(24hinfo)-Le 19 Aout prochain fera un an que le Togo traverse une situation politique difficile. De manifestations en meetings, en passant par des dialogues en pointillés, la Cédéao, l’organisation sous-régionale a fini par prendre en main, la situation du pays pour ramener la sérénité et la paix.
Deux présidents désignés facilitateurs dans la crise ont fait des propositions sur lesquelles la conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a entériné lors de sa 53e session ordinaire tenue fin juillet à Lomé. Une semaine après, une mission de l’organisation sous-régionale conduite par le président de la Commission Jean-Claude Kassi Brou a rencontré ce mercredi 8 Aout les protagonistes de la crise et les émissaires du gouvernement. Que peut-on retenir des échanges? Quelle suite dans la mise en œuvre de la feuille de route de la Conférence des Chefs d’Etat sur le Togo ? Quelle date pour la reprise du dialogue inter-togolais ? Eléments de réponse.
‘Dans le cadre du dialogue inter-togolais, nous avons l’honneur , au nom de SE Dr Jean Claude Kassi Brou, président de la commission de vous inviter à prendre part à une rencontre, le mercredi 8 Aout 2018 dans l’auditorium Evala de l’hôtel 2 Février de Lomé (Togo) à partir de 12heures’, lit-on dans la correspondance adressée à la Coalition des 14 par la représentation locale de la Cédéao. ‘Ladite rencontre est relative à la mise en œuvre des décisions contenues dans la feuille de route issue du communiqué finale de la cinquante-troisième session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO tenue à Lomé le 31 juillet’, poursuit la note.
Voilà clairement signifié par la commission, l’objectif de la rencontre de ce mercredi entre la mission de la Cédéao conduite par le président de la commission et les acteurs politiques-opposition et pouvoir-ainsi que le gouvernement.
Ainsi les émissaires de la Cédéao ont fait ensemble avec la partie Togolaise le point de la mise en œuvre des décisions contenues dans la feuille de route, et déterminé les actions à mener pour traduire les paroles en actions.
Selon le président de la Commission de la CEDEAO, Jean Claude Brou, la rencontre leur a permis d’échanger avec les parties sur les propositions dans le chronogramme et la mise en œuvre des différentes actions définies par la conférence des Chefs d’Etat de la Cédéao. Et d’ores et déjà promet-il de tenir compte des positions exprimées par toutes les parties pour la suite des démarches à mener.
‘ La Commission de la CEDEAO fera bon usage de ce qu’elle a entendu cet après-midi et on en fera un compte rendu aux deux facilitateurs de la crise sociopolitique togolaise. Nous allons travailler résolument dans ce sens afin d’accompagner l’ensemble des parties et le Togo à organiser des élections transparentes et fiables’, fait-il savoir lors d’une conférence de presse donnée à la fin des consultations.
Crise togolaise, les avancées
Il sera illusoire voire malhonnête d’affirmer que depuis le démarrage du dialogue au Togo-le 19 février-, des progrès n’ont pas été réalisés. Sous la houlette du président Ghanéen, Nana Akufo-Addo épaulé plus tard par son homologue de la Guinée, Alpha Condé, le Chef de l’Etat togolais dans le cadre des mesures de confiance a fait libérer des personnes arrêtées lors des manifestations et d’autres en détention dans le cadre des incendies criminels des grands marchés de Lomé et Kara en signant des actes de grâce présidentielle, des villes sous haute surveillance sécuritaire ont repris leur vie normale à la suite du repli des forces de sécurité et de l’ordre, des autorisations de meetings dans les villes autrefois interdites pour crainte de circulation des armes, etc…
A ce jour, il est noté des avancées notables mais ils restent encore à faire. Et justement au cours de leur rencontre avec la mission de la Cédéao en ce jour, la coalition de l’opposition a rappelé les détenus restants sur la liste des personnes arrêtées lors des manifestations. ‘Ils sont encore une cinquantaine en détention, et la coalition a communiqué toute la liste à la commission de la Cédéao pour qu’eux aussi bénéficient de la grâce présidentielle’, nous murmure une source de la coalition.
Sur ce point, le gouvernement n’y ait pas opposé, apprend-t-on sauf qu’il souhaite que les procédures soient suivies avant que décision finale soit prise par qui de droit.
L’autre point soulevé par la coalition de l’opposition reste le gouvernement de transition dans le cadre de la mise en œuvre des réformes. Des émissaires de la coalition l’ont ouvertement exprimé sur les médias : la participation de la coalition au gouvernement devant conduire les réformes.
Si le pouvoir ne s’est pas encore prononcé sur le sujet, il nous revient qu’il ne compte pas non plus s’opposer à cette alternative mais qui nommer dans les rangs de l’opposition ? L’équation reste à divers inconnus que dès lors la priorité sera de ne pas se figer sur ce sujet mais de s’atteler à d’autres points également importants comme l’organisation des législatives dans le temps, la poursuite des mesures de confiances etc..
Pour l’heure, la présente mission de la Cédéao salue le sens d’ouverture des acteurs politiques tout en réaffirmant la disponibilité des facilitateurs à trouver une issue durable et définitive à la crise. Lesquels vœux ont été d’ailleurs exprimés par le Chef d’Etat lors du Conseil des ministres de fin de semaine dernière.
Reprise du dialogue
Comme il a été salué par les chefs d’Etat de la Cédéao, c’est-à-dire le sens d’ouverture des acteurs à dialoguer, la date du 31 Aout a été retenue à l’issue des consultations de ce jour pour la reprise du dialogue inter-togolais. Est-ce en présence des facilitateurs ou maintenant un format de dialogue direct réclamé par les protagonistes ? Rien n’est encore décidé et jusqu’à cette date beaucoup espère que la situation évolue pour le retour à la sérénité.