Dix-huit individus arrêtés à la suite de l’attaque contre les forces de sécurité et de défense (FDS) et la destruction des biens privés et publics dans la nuit du 23 novembre à Lomé et à Sokodé ont été présentés mardi 3 décembre par la police. Membres d’un mouvement dénommé « Tigre révolution » très organisé, ils avaient pour objectif de « déstabiliser le pays » en trois jours, entre le 23 et le 26 novembre.
Coupe-coupes, barres de fer, grigri, téléphones portables, habits noirs, des préparations mystiques,… voilà entre autres éléments exposés sur une table et par terre devant les dix-huit meneurs ou auteurs présumés des événements malheureux qu’a connus le pays dans la nuit du 22 au 23 novembre 2019. « Avant le 23 novembre, les radicaux capables d’affronter les Forces de défense et de sécurité ont été soumis à une préparation mystique auprès de deux marabouts ». « Pour leur protection spirituelle, le marabout avait à sa disposition des tenues qu’il a préparées comme contre-balle », rapporte la police nationale. Une partie de ces tenues en noire et rouge retrouvée chez le marabout selon la police, a été exposée lors de la présentation à la presse.
Le scénario en trois points
D’après la police nationale, le scénario bien monté a connu la participation de trois groupes avec des missions claires. « Le premier groupe composé de courageux devrait aller au contact des forces de l’ordre sans craindre leurs tirs puisqu’ils sont protégés contre les balles, les molester, poignarder et faire tout ce qui est possible pour leur prendre les armes, explique le directeur général de la Police, Lieutenant-colonel Okpaoul Yaovi. « Le deuxième devrait aller chercher à barricader la route par des camions, véhicules et par tout autre moyen pour handicaper les interventions des FDS. Le dernier quant à lui est chargé de s’attaquer aux passants, les violenter et semer une panique générale afin de paralyser la vie sociale » a poursuivi le DG de la Police togolaise.
Bilan lourd
Malgré l’échec essuyé par le groupe dans la mise en oeuvre de leur plan, les meneurs ont laissé des traces, déplore la Police. Au plan matériel, cinq kalachnikovs garnis de munitions ont été emportés dont un retrouvé, un camion remorque brûlé, trois véhicules de la police endommagés, etc.. En plus de ces dégâts, un gendarme attaqué est décédé des suites de ses blessures, trois ont été grièvement blessés ainsi qu’un policier.
- Poursuite des investigations
« Les recherches se poursuivent pour traquer tous les autres meneurs et retrouver les armes arrachées aux forces de sécurité », a indiqué le directeur de la Police nationale, qui lance un appel à la vigilance et de collaboration à la population.
L’attaque de la nuit du 23 novembre a été condamnée dans la journée du même jour par le gouvernement, qui avait exposé les faits lors d’une conférence de presse animée par le ministre de la sécurité et de la protection civile. Le parti au pouvoir, Union pour la République, a dans la foulée levé la voix pour condamner aussi les faits et appelé le gouvernement à mettre aux arrêts les auteurs.