La Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption a démarré lundi ses travaux à Abu Dhabi, aux Emirats arabes unis, l’occasion pour le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, d’appeler à l’unité pour mettre fin à la ponction des ressources causée par les flux financiers illicites.
Cette conférence mondiale a commencé avec un appel à faire avancer les efforts de prévention et de lutte contre la corruption pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
« Vous vous réunissez à un moment critique. Alors que nous entrons dans la Décennie d’action pour atteindre les Objectifs de développement durable, nous devons nous unir contre la corruption pour mettre fin à la ponction des ressources causée par les flux financiers illicites », a déclaré le chef de l’ONU dans son message à cette conférence.
« La corruption menace le bien-être de nos sociétés, l’avenir de nos enfants et la santé de notre planète. Elle doit être combattue par tous, pour tous », a-t-il ajouté.
Le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov, a souligné le rôle de la corruption dans la facilitation de la criminalité et d’autres menaces. Pour lui, la corruption est un « sinistre catalyseur de certains des pires problèmes auxquels nous sommes confrontés »
« En prévenant et en limitant la corruption, nous pouvons tuer dans l’œuf la contribution de la corruption à l’instabilité. Nous pouvons empêcher la corruption de prolonger les conflits et de gâcher la paix. Nous pouvons contrôler les flux financiers illicites et remettre les ressources là où elles sont nécessaires. En mettant fin aux abus de biens publics à des fins privées, nous pouvons restaurer une confiance indispensable et investir dans notre avenir », a précisé M. Fedotov qui termine prochainement son mandat de 9 ans a la tête de l’ONUDC.
Avec ses 186 parties, la Convention des Nations Unies contre la corruption est le seul instrument universel anti-corruption juridiquement contraignant. Tous les deux ans, les États parties à la Convention se réunissent pour examiner la mise en œuvre de la Convention et discuter de la manière dont les États peuvent mieux lutter contre la corruption.
La réunion d’une semaine, à Abu Dhabi, rassemble plus de 1.300 participants de pays du monde entier. Une quinzaine de projets de résolution seront examinés. Parmi les sujets à débattre à la huitième session figurent la prévention, le recouvrement d’avoirs et la coopération internationale, ainsi que les préparatifs de la session extraordinaire de l’Assemblée générale contre la corruption, qui se tiendra en 2021.
« Les travaux que nous entamons à Abu Dhabi capteront l’attention internationale sur la corruption tout au long de l’année prochaine et au-delà, en préparation de la toute première session extraordinaire de l’Assemblée générale contre la corruption en 2021 », a déclaré M. Fedotov. « Cela offre une véritable chance de convenir de nouvelles approches et de rechercher des solutions innovantes aux menaces de corruption auxquelles sont confrontés tous nos pays ».
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