
Oulimata Sarr, Directrice Régionale d’ONU Femmes a achevé vendredi à Lomé une visite officielle de quatre jours au cours de laquelle elle a rencontré et échangé avec les officiels, les partenaires, les acteurs et organisations en lutte pour l’autonomisation de la femme togolaise. A la fin de cette mission exploratoire, elle a félicité le Togo pour les avancées considérables enregistrées en matière de promotion de la femme tout tant soulignant que beaucoup de défis restent à relever. Dans cet entretien qui suit, elle détaille quelques chantiers de ces défis auxquels le Togo doit rapidement faire face et a invité le Chef de l’Etat togolais à rejoindre Macky Sall, Ouattara, Obama ou encore Kagame dans la campagne, « He for she ».
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24heureinfo : que peut-on retenir de votre visite au Togo ?
Oulimata Sarr : Je viens d’achever une mission de trois jours au Togo, ONU-Femmes comme vous le savez, c’est l’Agence de Nations Unies qui a pour mandat, l’autonomisation de la femme et l’égalité du genre et dans le cadre de la programmation du système des Nations Unies, il y a un effort qui doit être fait pour les femmes. Ma visite ici a pour objectif est d’avoir cette approche intégrée autour de l’autonomisation des femmes. Nous avons parlé de plusieurs de sujets, de l’entreprenariat féminin, de l’autonomisation économique des femmes à travers une agriculture plus résiliente liée au changement climatique, nous avons aussi parlé de la résolution 13 25 qui parle du rôle des femmes dans la paix et la sécurité, vous le savez peut être, le Togo a un plan d’action national sur la résolution du conseil de sécurité qu’on appelle la 13-25 qui vraiment place les femmes au centre des questions sécuritaires en leur faisant jouer un rôle très important dans la prévention, dans la protection et surtout la médiation et les accords de paix.

En matière d’équité du genre, le Togo a-t-il des défis à relever ?
Oui, le Togo a des ambitions, lorsqu’on regarde le Plan National de Développement, nous voyons qu’il y a des ambitions fortes d’émergence. Cette émergence avec un taux de croissance à deux chiffres se fera nous sommes convaincus, par les femmes et nous pensons qu’il y a encore du chemin à faire. Nous en tant que système des Nations Unies, et en tant que ONU-Femmes, nous comptons accompagner le président de la République et le gouvernement du Togo dans cet agenda 2030, d’égalité des genres et d’autonomisation de la femme. Ça se fait par leur participation positive, nous aimerons peut être voir un parlement beaucoup plus paritaire avec le rôle des femmes beaucoup plus important dans des postes de décisions, nous félicitons le Togo parce que nous savons que la présidente de l’Assemblée nationale est une femme, c’est un message très fort, mais nous aimerions aussi voir une masse critique de femmes députées pour amplifier les voix de leurs sœurs au niveau du parlement. Nous aimerions voir aussi le Togo rejoindre la liste des pays africains qui ont des gouvernements paritaires, aujourd’hui nous avons le Rwanda, l’Ethiopie, l’Afrique du Sud qui ont pu le faire, nous encourageons nos Etats membres à vraiment à donner ces opportunités égales aux femmes et aux hommes aussi bien dans les postes nominatifs qu’électifs.
Dites-nous quand vous avez rencontré ces quelques personnalités, quelles étaient vos impressions surtout avec les Nanas Benz ?
Nos impressions, c’est qu’il y a des avancées. Je pense qu’on est sur de très bon chemin, on nous a fait part de certains nombres d’initiatives et d’instruments qui sont destinées à entrepreneuriat féminin, nous avons visité ensemble le centre d’incubation INNOV’UP, nous sommes allés voir des femmes, les Nanas Benz, première et deuxième génération au marché et aussi savoir quelles sont les contraintes de leur secteur, secteur du commerce et elles nous ont fait part bien évidemment de leurs préoccupations en terme de réhabilitation du marché qui est un peu leur outil de travail, l’infrastructure est très importante pour elles, elles ont sollicité notre plaidoyer autour d’une aide financier, donc ce sont des contraintes que des femmes africaines à travers le monde rencontrent et notre travail, en tant que Système des Nations Unies, ONU-Femmes, c’est vraiment d’apporter notre contribution à l’agenda national qui est le Plan National de Développement.
Maintenant, il y a la conférence de Beijing qui fait 25 ans l’année prochaine, est-ce-que vous avez déjà planifié quelque chose ?
Absolument, je suis très contente que vous posiez cette question. En 1995, les femmes du monde se sont retrouvées à Beijing pour dire avoir 12 points d’action. L’année prochaine, nous célébrons les 25 ans de Beijing, qui se tiendra en France du 7 au 10 juillet 2020, marquez vos calendriers, c’est la France qui reçoit. C’est un moment trop fort, et l’année prochaine, Beijing + 25, ce sera vraiment le Beijing +25 des jeunes, le moment peut être de passer le bâton à cette jeune génération, à ce féminisme 2.0 qui dit que nous voulons avons des opportunités égales. C’est aussi l’occasion d’amener nos hommes avec nous, vous savez que ONU-Femmes a une compagne qu’on appelle le « He for She », c’est vraiment l’engagement des hommes champions qui disent, moi je soutiens ma sœur, ma femme et ma fille et on a besoin de ces hommes, de ce soutien qui viendrait de nos champions pour pouvoir faire avancer la course féminine. En Afrique, nous avons pas mal de Chefs d’états qui sont des « He for She », nous avons le président Macky Sall, le président Ouattara, le président Kagame, nous avons même Obama aux Etats Unis, nous aimerions que le président du Togo rejoigne ce mouvement international global autour du « He for She » qu’on appelle aussi le « Lui pour Elle ».
24eureinfo : Merci Madame
Oulimata Sarr : C’est moi qui vous remercie.