La Conférence des évêques du Togo a condamné mardi soir, la « brutalité et la récurrence de la violence » dont, les éléments des forces de sécurité et de défense ont fait preuve au domicile d’Agbéyomé Kodjo, interpellé dans la matinée suite à son troisième refus de répondre à une invitation des enquêteurs du SCRIC de la gendarmerie nationale. Aussi, déplore-t-elle le refus d’autorisation des autorités togolaises à l’Archevêque de Lomé, monseigneur Nicodème Barrigah et à son prédécesseur émérite, monseigneur Denis Amuzu-Dzakpah pour porter « assistance à Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, qui venait de lancer un poignant cri de détresse, notamment à leur adresse ».
« Les évêques du Togo estiment que chaque citoyen a le droit et le devoir d’exprimer sa désapprobation devant l’injustice manifeste et l’oppression. Aussi les violences physiques et autres traitements inhumains et dégradants infligés aux citoyens à cette occasion, sont-ils une négation de leurs droits et libertés », indiquent-ils dans un communiqué.
Relâcher Agbéyomé
Pour les hauts dirigeants catholiques togolais, « face à cette crise consécutive à la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 22 février 2020, « l’option à privilégier reste celle de la recherche d’une solution politique qui n’occasionne pas d’autres violences, mais respecte les droits fondamentaux de chacun ». C’est dans cet esprit qu’ils « invitent les autorités judiciaires à relâcher monsieur Gabriel Kodjo Agbéyomé Kodjo » et appellent « les uns et les autres à garder le calme, afin d’épargner à notre Pays d’autres souffrances ».
Dans la note, les évêques ont aussi fait part de leur consternation lors de l’arrestation de Kodjo, « dans des circonstances de brutalité et de violence perpétrées par les Forces de Défense et de Sécurité, qui se sont introduites chez lui en défonçant son portail d’entrée ».
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Kodjo, arrivé en deuxième lors de la présidentielle du 22 février s’est autoproclamé président élu et adressé des messages aux Togolais et aux forces de sécurité et de défense. Des agissements qualifiés « d’actes subversifs » pour le procureur qui a engagé des poursuites pénales contre l’opposant. Il est accusé successivement d’atteinte à la sûreté de l’Etat, de diffusion de fausses informations et de troubles aggravés à l’ordre public.