Ce 9 octobre 2024, près de 17 millions de Mozambicains sont attendus aux urnes pour élire leur président et leurs parlementaires dans un contexte marqué par une situation sécuritaire tendue et une scène politique inédite. Quatre candidats sont en lice pour la présidentielle, un fait rare dans l’histoire politique du pays.
Le Front de libération du Mozambique (Frelimo), au pouvoir depuis l’indépendance, a surpris en désignant Daniel Chapo, un ancien présentateur télé et radio âgé de 47 ans. Ce choix est interprété par certains comme un renouveau pour le parti, tandis que d’autres voient en lui une figure manipulable par les cadres du Frelimo.
Face à lui, Ossufo Momade, le candidat de la Renamo, parti historique d’opposition et ancienne rébellion, se présente pour la deuxième fois, après avoir recueilli 22 % des voix en 2019. Lutero Simango, du Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), troisième force politique du pays, est également en lice.
La véritable menace pour le Frelimo semble toutefois venir de Venâncio Mondlane, un ancien de la Renamo, désormais candidat indépendant. Soutenu par le parti Podemos, il jouit d’une forte popularité parmi les jeunes et conteste encore les résultats de l’élection municipale de Maputo de l’année dernière, qu’il revendique comme une victoire.
Malgré une campagne électorale globalement calme, avec seulement 54 infractions signalées par la police, le climat reste tendu. La société civile et plusieurs observateurs nationaux et internationaux sont mobilisés pour garantir la transparence du scrutin, bien que des doutes subsistent. En effet, le Frelimo est souvent accusé de fraude électorale par ses opposants, et la proximité du président de la Commission nationale électorale avec le pouvoir suscite des interrogations.
bw tv