La CEDEAO a franchi une étape importante en approuvant, dimanche à Abuja, au Nigeria, la création d’un tribunal spécial destiné à juger les crimes commis en Gambie sous l’ex-dictateur Yahya Jammeh.
Cette décision, annoncée par le ministère gambien de la Justice, constitue un tournant historique dans la quête de justice pour les victimes des violences et exactions perpétrées entre 1994 et 2017, période où Jammeh a régné d’une main de fer avant de s’exiler en Guinée équatoriale.
Ce tribunal, dont les modalités restent à définir, fait suite aux recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations (TRRC), mise en place par la Gambie pour éclaircir les abus de cette époque. La TRRC avait désigné Yahya Jammeh comme responsable de graves violations des droits humains, incluant des exécutions extrajudiciaires, des tortures et des disparitions forcées.
Cette initiative représente une victoire pour les défenseurs des droits humains et les victimes, qui réclament depuis longtemps la justice. Elle envoie également un message fort de la CEDEAO en faveur de la lutte contre l’impunité en Afrique.
Toutefois, des obstacles demeurent, notamment, le refus persistant de la Guinée équatoriale d’extrader Yahya Jammeh, ce qui pourrait entraver l’application des sanctions pénales.