Politique

Togo : l’opposition dénonce des arrestations « arbitraires » après les manifestations des 5 et 6 juin

Des organisations de la société civile et des partis politiques regroupés au sein du front Touche pas à ma Constitution dénoncent des « arrestations arbitraires » survenues à Lomé lors des manifestations interdites des 5 et 6 juin. Elles exigent la libération immédiate des personnes interpellées.

Dans un communiqué transmis le 8 juin, le front accuse le pouvoir en place de pratiquer « une répression brutale » face à une contestation pacifique contre la réforme constitutionnelle et la gouvernance actuelle. « Ces arrestations massives sont l’expression d’un régime en perte de légitimité », peut-on lire dans le texte.

Les manifestations, non autorisées, ont été dispersées par les forces de sécurité à coups de gaz lacrymogènes dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment à proximité de la présidence. Plusieurs journalistes présents sur les lieux affirment avoir été interpellés brièvement et forcés d’effacer leurs images.

Un médecin parmi les personnes arrêtées

Le front Touche pas à ma Constitution a rendu publique une liste de sept personnes arrêtées, dont un médecin. Ce dernier serait détenu dans un groupement de la gendarmerie nationale, selon l’Ordre national des médecins du Togo, qui réclame des clarifications sur les charges retenues et les conditions de détention.

Le ministère de la Sécurité, contacté dimanche par l’AFP, n’a pas encore réagi.

Contexte de tension politique

La manifestation du 6 juin avait été convoquée à l’initiative du rappeur togolais Aamron, critique du pouvoir, pour marquer de façon symbolique l’anniversaire du chef de l’État. Arrêté fin mai, le jour même de son appel à manifester, l’artiste est réapparu jeudi dans une vidéo où il présente ses excuses à Faure Gnassingbé et évoque une hospitalisation pour « dépression aggravée ».

Depuis la réforme constitutionnelle adoptée en avril, le climat politique est particulièrement tendu au Togo. Les manifestations publiques sont interdites depuis 2022, à la suite d’une attaque survenue au grand marché de Lomé. Seuls les meetings politiques sont désormais autorisés.

Les manifestants protestaient aussi contre la vie chère, notamment la récente hausse du prix de l’électricité.

Lire aussi-Manifestations du 6 juin à Lomé : 56 personnes remises en liberté après enquête

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