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Bénin :  Boni Yayi plaide pour un sursaut démocratique

 À la veille du 65e anniversaire de l’indépendance du Bénin, l’ancien président Thomas Boni Yayi a adressé un message à la Nation, dans lequel il mêle appel à la réconciliation, critiques du régime en place et engagement pour le dialogue politique. Une sortie qui intervient quelques jours après l’intervention du chef de l’État, Patrice Talon, à laquelle il a répondu sans le nommer.

Dans une déclaration solennelle, l’ex-chef d’État a dénoncé les reculs démocratiques constatés selon lui depuis 2016. Il a notamment évoqué la situation des libertés publiques, le non-respect des droits fondamentaux et l’emprisonnement de plusieurs figures politiques et de la société civile.

« Je n’ai cessé de rappeler à mon jeune frère Patrice Talon, la nécessité de faire du Bénin un pays de stabilité constitutionnelle dans notre sous-région », a-t-il déclaré.

Appel à la libération des détenus et au retour des exilés

Parmi les cas cités figurent Reckya Madougou, Joël Aïvo, Julien Kankpon, et Comlan Hugues Sossoukpe, dont il demande la libération immédiate. Il a également plaidé pour le retour des exilés politiques, appelant à un climat de concorde nationale et à la clémence présidentielle.

« La réconciliation est une condition essentielle à la paix sociale », a-t-il insisté.

Une mise au point sur ses échanges avec Patrice Talon

En réponse aux propos tenus récemment par le président Talon concernant une rencontre entre les deux hommes, Boni Yayi a tenu à apporter une précision. Selon lui, leur dernier échange remonte à juillet 2024, lors d’une mission conjointe de médiation au Niger. Depuis, dit-il, il a uniquement communiqué par messages de paix, dont un envoyé lors de l’arrestation du journaliste Julien Kankpon.

« Mon dernier SMS date de l’arrestation du jeune Julien Kansou », a-t-il affirmé.

Dialogue politique et élections inclusives

L’ancien président a réitéré son soutien à l’organisation d’un dialogue national, notamment à travers un forum des anciens chefs d’État, qu’il avait déjà proposé. Il a également mis en garde contre les conséquences d’un système politique verrouillé, rappelant les tensions électorales de 2019.

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« Ce code électoral a été voté mécaniquement, 81 contre 28, mais il pose problème », a-t-il dénoncé.

Face aux nouvelles exigences de parrainage imposées par la réforme électorale, il a assuré que les 28 députés du parti Les Démocrates sont prêts à jouer leur rôle pour garantir des élections ouvertes, pacifiques et inclusives.

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