Togo : Essossimna Marguerite Gnakadé appelle à une transition politique et à la reconstruction nationale
L’ancienne ministre des Armées, Mme Essossimna Marguerite Gnakadé, a lancé ce samedi un appel solennel à la reconstruction du Togo, dans une déclaration vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. S’exprimant pour la première fois publiquement depuis son départ du gouvernement, elle affirme agir en tant que citoyenne togolaise « lucide », animée par un devoir de vérité et de responsabilité.
Dans son message, l’ex-ministre a dénoncé les dérives du système politique en place, qu’elle qualifie de « cycle ininterrompu d’abus, de violences et de répressions ». Elle appelle les autorités actuelles à reconnaître les souffrances vécues par les populations depuis l’indépendance et invite le président de la République, Faure Gnassingbé, à « démissionner de manière responsable » pour permettre une « transition apaisée, inclusive et nationale ».
Lire aussi-Togo : Essossimna Marguerite Gnakadé brise le silence et prône une « reconstruction nationale »
« Le Togo n’a jamais connu la paix véritable depuis son indépendance », a déclaré Mme Gnakadé, évoquant les exils forcés, les arrestations politiques, et les violences ayant marqué les dernières décennies. Elle estime que le régime actuel a eu « le temps, les moyens et toutes les opportunités pour changer le destin du pays », mais qu’il a « échoué ».
Malgré ses liens familiaux avec la famille présidentielle, Mme Gnakadé insiste sur son droit à la parole : « Avant d’être liée à une famille ou à une communauté, je suis avant tout une citoyenne togolaise », affirme-t-elle.
L’ancienne ministre a également tendu la main aux Forces armées togolaises, les exhortant à « se ranger aux côtés du peuple » pour accompagner le processus de changement. Elle plaide pour un Togo « libre, juste, réconcilié et tourné vers l’avenir ».
Cet appel intervient dans un contexte de tensions politiques persistantes dans le pays, à la suite des dernières élections législatives et régionales organisées sous une nouvelle Constitution, adoptée en avril dernier.
Le gouvernement togolais n’a pour l’heure pas réagi à cette sortie. Plusieurs observateurs estiment toutefois que la prise de position de Mme Gnakadé pourrait marquer un tournant dans le débat public national, en raison de son passé au sein du gouvernement et de sa proximité avec le pouvoir en place.
