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Madagascar : le général Ruphin Fortunat Zafisambo nommé Premier ministre, sous la pression de la rue

Le président malgache Andry Rajoelina a annoncé, lundi soir 6 octobre, la nomination du général de division Ruphin Fortunat Zafisambo au poste de Premier ministre. Un choix inattendu, destiné selon lui à « rétablir l’ordre et redonner confiance à la population ».

Ancien chef de cabinet militaire du Premier ministre Christian Ntsay, Zafisambo, issu de l’armée de terre, a effectué sa formation à l’Académie militaire d’Antsirabe en 1991 puis en France. Relativement méconnu dans le cercle politique, il est également manager général de la Fédération malgache de basketball.

« Éviter le scénario haïtien »

Dans son allocution télévisée, Andry Rajoelina a présenté son nouveau chef de gouvernement comme un homme « intègre, rapide et à l’écoute », capable d’affronter une situation marquée par des pillages récents. « Nous devons éviter que Madagascar ne ressemble à Haïti, dirigée par des bandits et des mafias. Cela a failli arriver ici, mais je suis revenu à temps », a-t-il affirmé.

Parmi les priorités fixées au nouveau Premier ministre figurent le rétablissement de l’ordre public, la lutte contre la corruption, l’amélioration de la distribution d’eau et d’électricité, ainsi que la création de nouvelles cités universitaires. Des objectifs ambitieux que Rajoelina conditionne à des résultats rapides : six mois pour faire ses preuves, faute de quoi « des décisions s’imposeront ».

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La jeunesse et la société civile sceptiques

Mais la nomination du général n’a pas convaincu. Le collectif Gen Z, dans un communiqué, a dénoncé une « manœuvre de façade » et exigé notamment le respect du droit de manifester et la révocation du président du Sénat. L’ONG Transparency International et la Solidarité syndicale de Madagascar ont co-signé le texte.

Les organisations donnent un ultimatum de 48 heures au président pour répondre à leurs revendications, faute de quoi elles menacent d’appeler à une grève générale nationale.

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