Céréales pour bébés : l’ATC accuse Nestlé de vendre au Togo des Cerelac plus sucrés qu’en Europe
Dans un communiqué publié ce mardi 18 novembre 2025, l’Association togolaise des consommateurs (ATC) tire la sonnette d’alarme : plusieurs céréales pour bébés de la marque Cerelac, commercialisées au Togo par Nestlé, contiendraient des quantités excessives de sucres ajoutés.
Cette alerte fait suite à une investigation approfondie menée sur quatre types de Cerelac vendus dans certains supermarchés de Lomé. Les analyses ont été effectuées en mai 2025 par le laboratoire indépendant INOVALYS, basé à Nantes en France.
Jusqu’à 7,2 g de sucres ajoutés par portion
Selon les résultats communiqués par l’ATC et l’ONG suisse Public Eye, les produits analysés présentent en moyenne 6,8 g de sucres ajoutés par portion, soit l’équivalent de deux morceaux de sucre.
Le pic a été observé dans la variante Cerelac Riz, qui atteint 7,2 g de sucres ajoutés.
« Tous ces produits sont destinés aux bébés à partir de six mois », insiste l’ATC, qui dénonce une teneur très supérieure aux recommandations de santé publique pour les nourrissons et jeunes enfants.
Des analyses similaires menées dans d’autres pays africains ont donné des résultats comparables.
Des pratiques différentes en Europe et en Suisse
L’ATC souligne que ces formulations diffèrent largement de celles vendues dans les pays occidentaux :
En Suisse, berceau de Nestlé, les céréales pour bébés de l’entreprise ne contiennent pas de sucres ajoutés.
Sur les principaux marchés européens, les Cerelac destinés aux bébés dès 6 mois sont également sans sucre ajouté.
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L’organisation estime donc « incompréhensible » que des versions plus sucrées soient commercialisées au Togo et dans d’autres pays africains.
Les recommandations de l’OMS ignorées
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande depuis plusieurs années l’absence totale de sucres ajoutés dans les bouillies et produits destinés aux bébés.
L’exposition précoce au sucre :
favorise la préférence durable pour les aliments sucrés,
augmente le risque de maladies chroniques,
contribue à l’obésité infantile.
L’OMS a même appelé les industriels à « être proactifs » et à reformuler leurs produits pour soutenir les objectifs de santé publique.
L’ATC interpelle Nestlé et appelle l’État à agir
Face aux résultats jugés préoccupants, l’ATC :
Demande à Nestlé :
de retirer les sucres ajoutés des versions Cerelac vendues au Togo ;
de réaligner la composition sur les standards appliqués en Europe et en Suisse.
Invite les autorités togolaises :
à renforcer les contrôles de qualité et la surveillance des produits alimentaires destinés aux enfants ;
à faire respecter strictement les normes sanitaires en vigueur.
Conseils de prudence aux parents et consommateurs
En attendant une réponse de Nestlé, l’ATC recommande aux familles :
de lire attentivement les étiquettes et tableaux nutritionnels ;
de comparer les teneurs en sucres entre différentes marques ;
de privilégier les produits locaux ou à faible teneur en sucres ajoutés.
L’ATC réaffirme son engagement
L’organisation conclut en renouvelant son engagement à poursuivre :
ses actions de contrôle,
ses campagnes de sensibilisation,
et la défense des droits des consommateurs togolais.
Objectif : contribuer à garantir un environnement alimentaire plus sain, plus transparent et respectueux des normes de santé publique.
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