
Du 3 au 5 décembre, des représentants du ministère de la Santé, des professionnels de santé, des ONG et partenaires techniques spécialisés en santé mentale se réunissent à Kpalimé pour un atelier d’élaboration de protocoles nationaux de prise en charge des troubles mentaux courants.
Objectif : adapter les soins au niveau primaire et améliorer l’accès des populations à des services de santé mentale efficaces.
Un atelier pour doter le pays de nouveaux référentiels
Organisée par le ministère de la Santé à travers le Programme national des addictions aux produits psychoactifs (PNAPP), cette rencontre vise à définir des outils pratiques et harmonisés pour accompagner les acteurs de terrain.
Les participants vont analyser la situation épidémiologique des troubles mentaux au Togo, identifier les besoins prioritaires et étudier les recommandations internationales, notamment le guide mhGAP 2.0 de l’OMS, afin de l’adapter au contexte national.
Inclure des approches psychosociales et communautaires
Au-delà du diagnostic et des protocoles cliniques, l’atelier ambitionne d’intégrer des composantes psychosociales et communautaires.
Ces éléments sont essentiels pour une prise en charge globale, incluant soutien familial, interventions de proximité et lutte contre la stigmatisation.
Les discussions portent également sur les modalités d’intégration de ces protocoles dans les centres de soins primaires, ainsi que sur les besoins de formation et de supervision du personnel de santé.
« La santé mentale est désormais une urgence »
Pour le coordonnateur du PNAPP, Pr Balaka Abago, la santé mentale n’est plus un sujet marginal :
« La santé mentale, longtemps en marge des priorités publiques, constitue aujourd’hui une urgence sanitaire et sociale », a-t-il affirmé.
Il rappelle que des troubles comme la dépression, l’anxiété, l’épilepsie ou certaines psychoses touchent des milliers de Togolais, souvent confrontés à la stigmatisation et à un manque d’accompagnement adéquat.
Les futurs protocoles devront permettre une détection précoce, une intervention rapide et un meilleur suivi, notamment dans les zones reculées où l’accès aux spécialistes reste limité.
L’impact croissant de la consommation de drogues
La représentante du directeur préfectoral de la Santé de Kloto, Mme Kassim Bintou épouse Nayao, a alerté sur l’aggravation des troubles mentaux liée à la consommation de drogues, surtout en milieu rural.
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Selon elle, ces usages « aggravent l’incidence des troubles mentaux », en s’ajoutant aux nombreux cas d’anxiété et de dépression recensés dans les communautés.
Elle insiste sur l’importance de protocoles adaptés, capables d’assurer une prise en charge efficace dès le premier contact dans les structures de santé primaires.









