Renforcement de la lutte contre la vente illicite de médicaments, ratification par le Togo de la convention Médicrime , transformation de la direction des pharmacies et des médicaments en Agence de régulation, les pharmaciens du Togo attendent beaucoup du gouvernement, mais ne veulent pas avoir un « chèque en blanc. Docteur Innocent Koundé Kpéto, président de l’ordre affirme qu’ils souhaitent être au cœur des actions menées dans le secteur de la santé entant que, partenaire, que ce soit dans le processus de la couverture santé universelle, dans la disponibilité du médicament et à l’avant-garde de la sensibilisation sur l’usage abusif des antidouleurs, antibiotiques notamment. « Aujourd’hui pourvoyeur de plus de 3000 emplois pérennes, le secteur pharmaceutique en se développant va contribuer à l’objectif du plan national de développement de réduire significativement le chômage dans notre pays », a lancé Dr Kpéto Innocent.
« Contrairement aux idées reçues, les pharmaciens sont loin d’être des privilégiés. De tout temps, ils ont toujours eu un rôle délicat et des missions pas toujours reconnues à leur juste valeur », assure-t-il.
100 000 togolais à la porte des pharmaciens
Dernier maillon dans le parcours de soins du malade, le pharmacien intervient aussi en matière de santé publique. Conseils, prévention, accompagnement et orientation du patient ou encore éducation thérapeutique, le « spécialiste » des médicaments jouit d’une proximité incontestable. Au quotidien, affirment-ils, ce sont plus de cent mille togolais qui poussent les portes des pharmacies soit pour se procurer de médicaments ou avoir de conseils.
De véritables vigies
« Nous sommes de véritables vigies de la santé dans notre pays », a lancé le président de l’Ordre. Cette année, à l’occasion de leurs douzièmes journées qui se déroulent depuis le 5 novembre dans le pays, les pharmaciens vont sensibiliser les patients ou leurs visiteurs sur les dangers du mésusage des anti-douloureux. Pour mériter la confiance de nos concitoyens, « nous devrons faire de nos vitrines et de nos comptoirs les porte-paroles de notre noble art et non l’antichambre de notre commerce », a déclaré Docteur Kpéto, en paraphrasant le célèbre pharmacien-publiciste Français Jacques Seguela.
« Ce temps où le médecin est à la fois soignant, préparateur et vendeur de médicament est révolu, nous y devons conformer, a souligné professeur Moustafa Mijiyawa, ministre togolais de santé. Le métier de pharmacien est formalisé et structuré, imposant à tous d’éviter de commettre la plus grande des immoralités qui, consistent à exercer un métier qu’on ignore ». Face aux circuits illégaux, les pharmaciens doivent doubler de vigilance pour ne pas mettre en péril la santé humaine. Pour ce faire, promet l’ordre, le professionnalisme sera leur seul mot d’ordre.