Vingt-cinq ans après la conférence historique de Beijing sur les femmes, les filles vont davantage à l’école à travers le monde mais elles continuent de faire l’objet de violences et de discriminations, selon un rapport conjoint publié mercredi par le Fond des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’ONG Plan International et ONU-Femmes.
« Il y a vingt-cinq ans, les gouvernements du monde se sont engagés vis-à-vis des femmes et des filles, mais ils n’ont que partiellement tenu leur promesse. Bien que la communauté internationale ait trouvé la volonté politique d’envoyer massivement les filles à l’école, elle a lamentablement échoué à leur apporter les compétences et l’aide nécessaires pour qu’elles puissent décider de leur propre avenir, mais aussi vivre de manière sûre et digne », a déclaré la Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore.
Selon Mme Fore, l’accès à l’éducation ne suffit pas, il importe de faire évoluer les comportements et les attitudes envers les filles.
« L’égalité réelle ne sera atteinte que lorsque les filles ne seront plus exposées à la violence, qu’elles seront libres d’exercer leurs droits et qu’elles pourront bénéficier de chances égales », a lancé la cheffe de l’UNICEF.
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Fort recul du nombre de filles déscolarisées en 20 ans
Le rapport intitulé A New Era for Girls: Taking stock on 25 years of progress (Une nouvelle ère pour les filles : Retour sur 25 ans de progrès), signale que « jamais il n’y a eu autant de filles scolarisées ou en mesure de poursuivre leur scolarité dans le monde ».
« Le nombre de filles déscolarisées a reculé de 79 millions ces 20 dernières années », fait valoir l’UNICEF dans un communiqué accompagnant le rapport, soulignant que depuis 10 ans les filles sont plus susceptibles de fréquenter l’enseignement secondaire que les garçons.
Ces remarquables avancées dans le domaine de l’éducation n’ont pourtant eu que « peu d’effet » sur l’émergence d’un monde plus égalitaire et moins violent envers le sexe féminin, précise l’UNICEF. La violence à l’égard des femmes et des filles demeure un phénomène courant.
Chaque année, 12 millions de filles sont mariées durant leur enfance, et 4 millions risquent de subir des mutilations génitales
« Aujourd’hui, il est effrayant de constater que les filles sont partout confrontées à des risques de violence – en ligne, à l’école, à la maison et au sein de leur communauté –, des violences dont elles gardent des séquelles physiques, psychologiques et sociales », a déploré l’UNICEF.
En 2016, par exemple, 70% des victimes de traite identifiées dans le monde étaient des femmes ou des filles, pour la plupart à des fins d’exploitation sexuelle.
« Une proportion effarante de jeunes filles âgées de 15 à 19 ans – 1 sur 20, soit environ 13 millions – a subi au cours de sa vie un viol, c’est-à-dire l’une des formes d’abus sexuel les plus brutales que l’on puisse endurer en tant que fille ou femme », signale également l’UNICEF.
Selon les conclusions du rapport, des pratiques nuisibles telles que le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines continuent de déstabiliser et de ruiner la vie et le potentiel de millions de petites filles à travers le monde.
Chaque année, 12 millions de filles sont mariées durant leur enfance, et 4 millions risquent de subir des mutilations génitales. Il n’en reste pas moins qu’à travers le monde, les filles âgées de 15 à 19 ans sont tout aussi susceptibles de justifier le fait de battre sa femme que les garçons du même âge.