
A l’occasion de la journée mondiale sans tabac célébrée ce vendredi 31 mai, l’Alliance Nationale des Consommateurs et de l’Environnement (ANCE-Togo) demande au gouvernement de prendre des mesures les plus efficaces pour « lutter contre le tabagisme » et conformer sa réglementation à la Convention-Cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac (CCLAT). L’ONG réclame -comme dans d’autres pays de la sous-région- des avertissements sanitaires avec images graphiques sur les paquets de cigarettes et la création des zones 100% non-fumeurs. Lors d’une conférence de presse animée ce vendredi à son siège à Lomé, ANCE-Togo, s’indigne contre la régression du Togo en matière de lutte contre le tabagisme dans les différents classements.
Selon le directeur exécutif de l’ANCE-Togo, Fabrice Ebeh le Togo dispose certes d’une loi depuis 2010 relative à la production, à la commercialisation et à la consommation des cigarettes et autres produits du tabac avec ses différents décrets et arrêtés mais avec des exceptions contraires aux exigences de l’OMS.
« Une des mesures pour protéger les togolais est de mettre sur les parquets de cigarettes, des avertissements sanitaires graphiques, cela veut dire qu’un Etat qui prend sa réglementation conforme à l’accord cadre de l’OMS doit non seulement avoir des messages d’avertissement -le tabac provoque une mort lente ou douloureuse – mais aussi doit avoir une image sur le paquet qui illustre ce que le message signifie. Malheureusement la réglementation togolaise actuelle n’est pas conforme », s’est-il indigné. Il ajoute que malgré la recommandation faite depuis 2015 par une mission d’experts de l’OMS à l’Etat togolais de modifier sa réglementation et la rendre conforme, rien ne semble bouger. « Les choses se sont même empirées avec l’actuel ministre de la santé, Moustafa Mijiyawa, déplore M. Ebeh.
Pour ce faire, l’ANCE Togo demande expressément au professeur Mijiyawa de transmettre l’avant projet de loi d’amendement de la loi citée plus haut au secrétariat du gouvernement pour conformer « la réglementation du pays». Le document a été élaboré, précise-t-il par l’ANCE Togo et les experts du ministère de la santé.
« Le tabagisme constitue un problème de santé publique », alerte le directeur exécutif de l’Ong qui attire l’attention du gouvernement sur ce mal, qui a des impacts sur la plus part des problèmes de santé. « Quand on veut avoir une bonne politique de santé, on doit lutter contre le tabagisme », a-t-il déclaré. « Nous ne devons pas laisser périr nos enfants », prévient le défenseur.
Le tabagisme est la première cause de cancer du poumon et il est responsable de plus de deux tiers des décès dus à cette maladie dans le monde.
Le tabagisme passif au domicile ou sur le lieu de travail augmente aussi le risque de cancer du poumon. En 2017, le tabac a tué 3,3 millions de fumeurs et de personnes exposées à la fumée des autres à cause de maladies respiratoires, notamment 1,5 million de décès dus à des affections respiratoires chroniques.
En outre, plus de 60.000 enfants de moins de cinq ans meurent d’infections des voies respiratoires inférieures causées par le tabagisme passif. Ceux qui parviennent à l’âge adulte sont plus susceptibles de développer par la suite une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), une affection qui entraîne la production de mucus rempli de pus qui s’accumule dans les poumons et provoque une toux douloureuse et de terribles difficultés respiratoires
Pour cette journée, l’OMS a lancé un appel aux pays et aux partenaires pour qu’ils prennent davantage de mesures visant à protéger les gens contre l’exposition au tabac.
« Chaque année, le tabac tue au moins huit millions de personnes et des millions d’autres sont atteintes d’un cancer du poumon, de tuberculose, d’asthme ou d’une affection respiratoire chronique à cause du tabac », a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
« Des poumons sains sont indispensables pour vivre en bonne santé. Aujourd’hui, comme tous les autres jours, vous pouvez protéger vos poumons ainsi que ceux de vos amis et de votre famille en disant non au tabac », a-t-il ajouté.