Le deuxième congrès de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC, opposition) s’est ouvert vendredi à Lomé. A l’ordre du jour, le renouvellement des organes du parti, la désignation et l’investiture du candidat du parti pour la présidentielle de 2020 et les nouvelles orientations politiques. Pour Jean-Pierre Fabre, président national de la formation politique, le congrès définira des directives à suivre pour la réalisation de l’alternance, et dressera le bilan du chemin parcouru depuis le premier congrès ordinaire de 2014.
C’est dans un auditorium de l’Eglise Presbytérienne à Nyékonakpoe, plein à craquer et paré des banderoles aux couleurs oranges, flanqués de l’emblème du parti que se tient vendredi et samedi, le deuxième congrès de l’Alliance nationale pour le Changement. Les travaux placés sous le thème, « persévérance et vigueur dans l’engagement pour l’alternance » permettront au parti crée il y a neuf ans, de se repositionner pour 2020.
Un parcours jonché d’attaque
D’après les responsables de l’ANC, les cinq dernières années n’ont pas été un fleuve tranquille pour le parti, cible de plusieurs attaques, dont l’objectif est de leur voir disparaître de l’échiquier national. « La lutte que nous menons pour libérer le peuple togolais du joug de la dictature, est une cause juste et noble, qui interpelle la conscience de tous les hommes et femmes de bonne volonté, a lancé Jean-Pierre Fabre au début des travaux. Le contexte dans lequel l’ANC a conduit ses activités, durant les cinq dernières années, toujours, rendu difficile par le pouvoir RPT-UNIR, s’est trouvé davantage compliqué de voir notre parti disparaitre de l’échiquier politique national ». « Nous sommes toujours la cible à abattre. (…) Les coups viennent de partout, de tous les côtés, aussi bien de nos frères adversaires politiques, du parti au pouvoir que de notre propre camp », a dénoncé Fabre.
Cependant, le parti a su compter sur sa détermination, vigilance, sérieux et rigueur dans le travail pour surmonter ces épreuves, s’est vanté Fabre.
Candidat naturel pour 2020
Les militants ne veulent pas se tromper, sur qui choisir pour la porter le fambeau du parti en 2020 : Jean-Pierre Fabre est le candidat naturel. « Comme n’importe chef de parti politique au Togo, c’est notre candidat naturel et le congrès va décider », a souligné Jeanne, militante convaincue. « Nous avons un leader charismatique, qui mérite notre pleine confiance », martèle Adjoa. Ce que ne dément pas le leader politique lui-même : « Je suis le candidat naturel de mon parti » mais « il y a candidat naturel et candidats, on verra qui seront les candidats parce qu’il y a un primaire pour désigner le candidat de l’ANC à la présidentielle de 2020, affirme-t-il. Je souhaite bien, être le candidat en 2020 ».
Non au quatrième mandat Faure Gnassingbé
Outre les textes du parti qui seront revisités pour l’adapter aux « réalités et urgences de l’heure », comme l’ont déclaré les responsables, le parti s’oppose à un nouveau mandat du président actuel du Togo, Faure Gnassingbé. Selon Fabre, « ce n’est pas les artifices juridiques ou l’invocation des dispositions constitutionnelles qui comptent, mais c’est l’addition des mandats. Monsieur Faure Gnassingbé en a déjà fait trois, il ne peut pas raisonnablement penser faire un quatrième mandat ». « Ce sont des principes, et maintenant il nous faudra, partis de l’opposition prendre des dispositions pour en empêcher », a-t-il dit. Et par quels moyens ? Fabre et ses militants réservent des surprises dans les jours à venir.
Toutefois, le parti se dit ouvert à des discussions avec le camp au pouvoir et le gouvernement sur l’organisation dans la transparence de l’élection présidentielle de 2020. « La lutte politique est une lutte, qui demande qu’on pose des principes et qu’on lutte pour obtenir des résultats », a-t-il assuré.
Lors des élections municipales du 30 juin dernier, l’ANC a gagné 136 sièges de conseillers et a arraché moins de cinq mairies dans la capitale. Son leader dirige la quatrième commune, Golfe 4.