
Une trentaine de professionnels de santé et des experts statistiques de cinq pays d’Afrique, Bénin, Cameroun, Guinée, Mali et Togo se forment depuis mardi 1er octobre à Lomé, sur l’analyse de la protection contre le risque financier en santé. Organisée par l’Organisation mondiale pour la santé (OMS), la rencontre vise à renforcer les capacités nationales des différents pays dans le suivi des progrès dans la mise en œuvre de la couverture sanitaire universelle (CSU). A termes, il s’agit de former un pool d’experts nationaux dans l’utilisation des méthodes d’estimation des indicateurs de protection financière en santé.
La rencontre qui s’achève le 04 octobre permettra aux participants de passer en revue les concepts, la méthodologie et les techniques utilisées pour analyser les dépenses de santé en utilisant les basses des méthodes des données d’enquêtes les plus récentes conduites auprès des ménages puis de rafraichir leurs connaissances dans l’utilisation de certains logiciels statistiques utilisés pour l’exploitation des enquêtes auprès des ménages.
Des préalables pour une CSU durable
Pour qu’une communauté ou un pays parvienne à la couverture universelle en matière de santé, plusieurs facteurs doivent être réunis, expliquent les experts. Au préalable, le pays doit mettre en place un système de santé solide, efficace et bien géré qui réponde aux besoins de santé prioritaires au moyen de soins intégrés centrés sur les personnes (y compris des services spécialisés dans le domaine de VIH, la tuberculose, le paludisme, les maladies non transmissibles, la santé de la mère et de l’enfant). Le pays doit aussi offrir des soins à un coût abordable avec un système de financement des services de santé qui évite aux usagers de rencontrer des difficultés financières lorsqu’ils y font appel.
« La couverture universelle en matière de santé a un impact direct sur la santé de la population, a souligné la directrice de cabinet du ministre de la santé à l’ouverture de la rencontre. L’accès aux services de santé permet aux gens d’être plus productifs et de contribuer plus activement à la vie familiale et communautaire. Il permet également aux enfants d’aller à l’école et d’apprendre ».
Ce faisant, la « protection contre le risque financier évite d’acculer les gens à la pauvreté s’ils doivent payer les services de leurs poches, a déclaré Dr Fatoumata Diallo, représentante résidente de l’OMS au Togo. Elle est un pilier essentiel de la couverture santé universelle à la quelle tous les États membres ont souscrit et qui est reprise dans l’Objectif de Développement Durable ODD ».
Pour les Etats, l’objectif est d’éviter que, des personnes sombrent dans la pauvreté extrême chaque année à cause des dépenses de santé laissées à leur charge, et que la population dépense au moins 10% de leur budget pour payer les soins de santé. La couverture universelle étant une composante essentielle du développement durable et de la lutte contre la pauvreté, les experts à Lomé vont aider leur pays à faire de la CSU, un élément clé de tout effort de réduction des inégalités sociales.