En politique tous les coups sont permis pour parvenir à ses fins. Jean-Pierre Fabre, chef de l’Alliance nationale pour le Changement (ANC) n’entend donc pas faire économie à ses adversaires politiques. Jeudi 21 novembre, face à la presse, le candidat déclaré à la présidentielle de 2020 prévue entre le 19 février et le 5 mars s’est pris au secrétaire exécutif du parti UNIR, Atcholé Aklesso , accusé « d’avoir menti » lors de sa récente déclaration sur RFI. « Quand un responsable aussi important du parti au pouvoir est atteint d’une amnésie qui le contraint à exprimer des inexactitudes aussi flagrantes, c’est tout simplement pathétique et dangereux pour le pays », affirme le parti de Jean-Pierre Fabre.
Amélioration du cadre électoral
Parmi les huit points d’un mémorandum présenté à la presse par le parti de Jean-Pierre, se trouve la composition de la CENI, commission électorale nationale indépendante. « La CENI est l’institution chargée de l’organisation des élections. Sa composition qui est politique est déterminée par la représentativité des forces politiques, rappelle Jean-Pierre Fabre, pour qui, les dernières élections locales montrent que l’opposition extraparlementaire est plus représentative que l’opposition parlementaire ». « Cela doit se refléter dans la composition de la CENI et ses démembrements. Il est donc impérieux de recomposer la CENI avant tout scrutin’, a relevé le parti. Outre ces points, le parti exige la composition de la Cour Constitutionnelle conformément à la révision de la Constitution du 8 mai 2019 et un recensement électoral avec audit du fichier électoral actuel.
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« Le fichier électoral du Togo n’est pas fiable. Tous les rapports des missions d’observation électorale de l’UE mentionnent qu’il est constitué à 75 % à partir d’inscriptions sur témoignages. Il a subi de lourdes manipulations visant à permettre au pouvoir en place de sortir vainqueur de tout scrutin, analyse M. Fabre. Il est gonflé dans les zones que le parti au pouvoir considère comme ses fiefs, et réduit dans les zones qu’il estime hostiles. Les suspicions sérieuses qui pèsent sur l’état du fichier, se trouvent renforcées par le refus de la CEDEAO de remettre à l’opposition, malgré les multiples relances, le résultat de l’audit que cette institution a réalisé en 2018, à sa demande. Un recensement électoral sérieux s’impose donc ».
Et pour parvenir à une organisation apaisée des élections, le parti exige l’ouverture de discussions : « La seule manière de surmonter le blocage actuel, est la tenue de discussions entre le pouvoir et l’opposition », souligne l’ANC. Tout comme le parti de Fabre, le CAR de Yawovi Agboyibo, le MPDD de Agbéyomé Kodjo, ou encore la coalition des 14 demandent l’ouverture d’un dialogue autour des préoccupations de l’opposition.
« Les textes doivent être respectés »
Si le parti au pouvoir, se dit ouvert à ses discussions, il prévient, qu’elles ne devraient pas supplanter l’application des textes que le pays s’est dotés. « Le dialogue ne veut pas dire, la mise entre parenthèse des textes fondamentaux qui régissent la vie de notre nation », a déclaré Atcholé Aklesso, secrétaire exécutif de UNIR lors de la rencontre gouvernement opposition, tenu mardi dernier. Au niveau du gouvernement, le mot dialogue ou discussions n’est pas encore employé. A défaut, on parle d’un comité de suivi des préparatifs du prochain scrutin présidentiel.