
Dans un rapport intitulé « La terreur contre le peuple », rendu public mercredi à Lomé, la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) relève de nombreux cas de violation des droits de l’homme au Togo du 31 juillet 2018 au 13 avril 2019. Le document d’une trentaine de pages reproche tant au régime de Faure Gnassingbé qu’aux organisations onusiennes accréditées au Togo.
Il souligne les violations à Lomé et dans les régions sur la période. « La situation des droits de l’Homme au Togo est un sujet qui suscite beaucoup de polémiques depuis des années. Alors que les tenants du pouvoir et leur partisans tentent toujours de réfuter systématiquement les allégations de violations qui leur sont reprochées, force est de constater que le Togo n’est pas un exemple à suivre en matière de respect des droits de l’Homme et d’exercice des libertés fondamentales », indique le rapport.
Le document fait cas aussi des assassinats et des tentatives d’assassinat, des atteintes à l’intégrité physique, des maltraitances psychologiques, des destructions, des extorsions de biens, des pillages et des vols. Particulièrement le rapport insiste sur le vandalisme du siège du Parti National Panafricain (PNP) en octobre 2018 par « des agents malintentionnés sous contrôle des forces de l’ordre lourdement armées ».
D‘autres « faits graves » comme les tentatives de musellement des libertés publiques, la situation des détenus politiques libérés et placés sous contrôle judiciaire, des opérations de maintien d’ordre transformées en opérations de police judiciaire, l’impartialité des juges… ont été relevés.
Aux organisations onusiennes et la communauté internationale, la LTDH leur reproche des « parti-pris » dans des situations et leur recommande à s’impliquer davantage et réellement dans la résolution de la crise politique togolaise en évitant de prendre parti, à apporter leur soutien au peuple togolais pour la jouissance de la liberté de manifestation, d’encourager les gouvernants à trouver des solutions durables aux problèmes récurrents, et d’agir réellement pour la mise en œuvre de la feuille de route de la CEDEAO.
Pour le gouvernement, la LTDH l’invite à éviter la fuite en avant dans le cadre de la résolution des crises en adoptant des mesures concrètes, de protéger les défenseurs des droits de l’homme, de procéder à la libération des défenseurs des droits de l’homme et garantir la liberté de manifestation entre autres.
Enfin la LTDH demande une fois au gouvernement de libérer les détenus politiques et les militants du PNP arrêtés, notamment Ouro-Djikpa Tchatikpi, le conseiller du président du PNP et Foly Satchivi, le porte-parole du mouvement « En aucun cas », qui est en détention depuis plusieurs mois déjà.