
Les ministres de la Justice du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont conclu, les 29 et 30 septembre 2025 à Ouagadougou, une réunion décisive consacrée au renforcement de la coopération judiciaire au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). La rencontre, organisée à l’occasion de l’ouverture solennelle de l’année judiciaire au Burkina Faso, a abouti à une décision commune : harmoniser les textes juridiques et bâtir un cadre judiciaire unique pour l’ensemble de la Confédération.
Cette orientation ouvre la voie à la création d’une Cour pénale sahélienne et des droits de l’homme (CPS-DH), appelée à constituer une alternative régionale à la Cour pénale internationale (CPI), dont les trois pays ont engagé un processus de retrait coordonné.
Dans son discours inaugural, le président burkinabè Ibrahim Traoré a insisté sur la nécessité d’une justice « indépendante, impartiale et accessible », considérée comme un pilier de la souveraineté et du développement des pays membres. Ses propos rejoignent les critiques récurrentes des dirigeants sahéliens contre la CPI, accusée de partialité et de cibler essentiellement les États africains.
Lire aussi-Mali : des vétérans de Wagner reconnaissent des crimes et attaquent l’armée malienne
Le ministre burkinabè de la Justice, Me Edasso Rodrigue Bayala, a présenté les réformes en cours dans son pays, notamment la révision du fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature. Ses homologues du Mali, Mamoudou Kassogué, et du Niger, Daouda Alio, ont échangé sur les bonnes pratiques susceptibles d’être mutualisées dans le cadre de l’AES.
Cette accélération de l’intégration judiciaire intervient après la déclaration conjointe des chefs d’État de l’AES, le 22 septembre dernier, annonçant leur retrait du Statut de Rome. Objectif : bâtir un système judiciaire adapté aux réalités régionales, garantissant une justice équitable et affranchie de toute ingérence extérieure.