Afrique

Bénin : le journaliste Comlan Hugues Sossoukpè interpellé en Côte d’Ivoire et extradé dans le flou

 Le journaliste béninois Comlan Hugues Sossoukpè, en exil depuis sept ans, a été interpellé en Côte d’Ivoire le jeudi 10 juillet alors qu’il participait à un forum international sur le numérique à Abidjan. Il aurait été extradé dans la foulée vers le Bénin, mais des incertitudes persistent autour de son lieu exact de détention.

Selon plusieurs sources concordantes, l’interpellation a eu lieu dans le cadre d’un mandat d’arrêt émis par la Commission d’instruction de la CRIET, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme. Le journaliste, connu pour ses prises de position critiques à l’égard du pouvoir béninois, participait à l’Ivoire Tech Forum, sur invitation officielle du ministère ivoirien de la Transition numérique.

Des documents consultés par des médias confirment que l’invitation avait été régulièrement émise par les autorités ivoiriennes.

Un transfert entouré d’opacité

Selon certaines sources, Sossoukpè aurait été extradé le jour même vers Cotonou, présenté au procureur de la CRIET, placé sous mandat de dépôt, puis transféré à la prison civile de Ouidah.

Mais d’autres voix, dont des proches du journaliste, affirment qu’il se trouvait encore en Côte d’Ivoire au soir du vendredi 11 juillet, sans qu’aucune trace officielle de son transfert n’ait été communiquée.

Ce flou total est renforcé par le silence des autorités béninoises. Ni la justice, ni la police n’ont, à ce jour, communiqué sur l’interpellation ni sur la procédure d’extradition, nourrissant interrogations et inquiétudes dans les milieux journalistiques.

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Un signal inquiétant pour la liberté de la presse

L’interpellation de Comlan Hugues Sossoukpè, dans un cadre aussi officiel, suscite une vague d’indignation dans la sous-région. Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse s’alarment de ce qu’elles considèrent comme une instrumentalisation judiciaire transfrontalière visant à faire taire les voix critiques.

L’affaire, encore confuse, pose de nombreuses questions sur le respect des procédures d’extradition et sur la garantie des droits fondamentaux pour les journalistes en exil.

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