Bénin : tentative de coup d’État avortée, l’armée reprend le contrôle à Cotonou

Une tentative de coup d’État a été déjouée dans la nuit de samedi à dimanche au Bénin. Des militaires ont investi la télévision publique à Cotonou tôt ce 7 décembre, affirmant avoir « démis » le président Patrice Talon. La situation a rapidement été maîtrisée, selon plusieurs sources sécuritaires.
Patrice Talon en sécurité
D’après une source militaire proche du pouvoir, le chef de l’État se trouve en sécurité avec sa famille. L’armée régulière a repris le contrôle des principaux points stratégiques de la capitale économique.
« Il s’agit d’un groupuscule qui n’avait que la télévision. La ville et le pays sont sous contrôle », précise cette source.
Selon Jeune Afrique, les mutins ont d’abord tenté de prendre d’assaut la résidence présidentielle à Cotonou avant d’être repoussés. Des hélicoptères survolent depuis la zone, tandis que les forces de défense patrouillent dans plusieurs quartiers.
Un “Comité militaire pour la refondation”
Les assaillants, conduits par le lieutenant-colonel Pascal Tigri selon des informations concordantes, sont apparus à la télévision publique. Ils ont annoncé la création d’un « Comité militaire pour la refondation », la suspension de la Constitution, des institutions et des partis politiques, ainsi que la fermeture des frontières.
Les putschistes disent agir en réaction à « la gouvernance de Patrice Talon », à la « privation de certains citoyens de leur droit de choisir leur candidat », et à l’adoption de « lois crisogènes ». Ils dénoncent aussi les incarcérations et exils de plusieurs figures politiques.
Recommandation de l’ambassade de France
L’ambassade de France rapporte des tirs entendus près de Camp Guezo, proche du domicile du chef de l’État. Elle a appelé les ressortissants français à rester chez eux par mesure de précaution.
Un contexte politique tendu à quelques mois de la présidentielle
Réélu en 2021, Patrice Talon doit quitter le pouvoir en avril prochain. Il soutient comme dauphin Romuald Wadagni, actuel ministre de l’Économie et des Finances.
L’opposition, en grande partie écartée de la compétition, ne pourra présenter qu’un candidat « modéré ».
Si le bilan économique de Talon est salué par plusieurs partenaires internationaux, son quinquennat est marqué par des critiques concernant un resserrement de l’espace démocratique dans un pays autrefois considéré comme un modèle de stabilité politique en Afrique de l’Ouest.








