
Le Conseil constitutionnel camerounais a tranché. Maurice Kamto, principal opposant au président Paul Biya, ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle prévue le 12 octobre 2025. La juridiction a rejeté ce mardi 5 août le recours déposé par le leader politique, confirmant l’invalidation de sa candidature prononcée le 26 juillet dernier par le Conseil électoral.
La décision est qualifiée de « définitive et irrévocable », mettant ainsi un terme aux espoirs de participation du président du Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie (Manidem), parti sous lequel il avait choisi de se présenter après des désaccords internes au sein de son ancien parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC).
Un duel avorté avec Paul Biya
Candidat malheureux mais arrivé deuxième en 2018, Maurice Kamto était perçu comme le principal rival de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Il avait revendiqué la victoire à la dernière présidentielle, avant d’être arrêté en 2019, puis libéré quelques mois plus tard sous pression nationale et internationale.
Son éviction de la course électorale de 2025 provoque déjà de vives réactions dans une partie de l’opinion publique, alors que le président Biya, âgé de 93 ans, se présente de nouveau à sa propre succession. En cas de réélection, il entamerait un nouveau mandat à l’issue duquel il aurait près de 100 ans.
Un contexte sociopolitique tendu
Cette présidentielle se tient dans un climat marqué par des tensions persistantes, notamment dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à une crise sécuritaire depuis 2016. À cela s’ajoutent un chômage élevé, une économie en difficulté et une jeunesse en quête de changement.