La récente cérémonie du Ballon d’Or a livré un moment d’apparente réconciliation entre Samuel Eto’o et le ministre des Sports. Une scène qui aurait pu être touchante si elle n’avait pas toutes les caractéristiques d’un numéro savamment orchestré. Derrière les sourires de façade et les paroles mielleuses se cache une réalité bien plus complexe qui mérite d’être exposée.
Un scénario trop parfait qui rappelle de troublants précédents
Tel un félin qui rôde autour de sa proie avant d’attaquer, Samuel Eto’o semble avoir adopté une tactique aussi prévisible qu’inquiétante. “Je voudrais aussi dire à mon ministre de tutelle qui est là ce soir… Il est vrai que nous avons vu certaines situations dans des angles opposés. Excellence Monsieur le ministre, Narcisse Mouelle Kombi, le président d’une de vos fédérations que je suis, vous dit merci.” Ces mots, prononcés avec une apparente sincérité, résonnent étrangement quand on se souvient des nombreuses attaques passées.
Cette pseudo-réconciliation rappelle étrangement l’épisode Marc Brys, quand Eto’o avait fait amende honorable devant les caméras avant de poursuivre ses manœuvres en coulisses. Une méthode qui semble faire partie d’un schéma récurrent.
Le ministre des Sports, fidèle à sa réputation de loyauté envers le Président de la République, est resté impassible face à cette main tendue théâtrale. Sa retenue diplomatique ne doit pas faire oublier les multiples affronts subis: convocations ignorées, insultes publiques par les soutiens d’Eto’o, et rapports négatifs transmis aux plus hautes instances.
Le véritable test de sincérité : Des actes concrets attendus
“Tant que je ne vois pas MUNUNGA Joachim aux côtés de Marc Brys lors des matchs des lions INDOMPTABLES, je saurai que tu fais le show”, commentait un expert du football camerounais. Cette observation résume parfaitement le sentiment général: seules des actions concrètes pourront prouver la sincérité de cette démarche.
Si Samuel Eto’o souhaite réellement tourner la page des conflits, il devrait commencer par respecter les “hautes instructions” qu’il a si souvent contestées. Le respect de la hiérarchie institutionnelle et l’acceptation du cadre légal seraient les premiers signes d’une véritable volonté d’apaisement.
En attendant, cette scène théâtrale au Ballon d’Or camerounais ressemble davantage à une manœuvre tactique qu’à une sincère réconciliation. Comme le dit si bien l’adage populaire: “À malin, malin et demi.” Le ministre semble l’avoir bien compris, gardant une prudente distance avec celui qui, tel un félin, pourrait frapper quand on s’y attend le moins.
Par Jean-Paul Dzomo Nana pour 237online.com
