Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo revient sur le scrutin de 2010 et défie symboliquement Ouattara

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo n’a toujours pas digéré le scrutin présidentiel de 2010. Dans une récente déclaration, le fondateur du PPA-CI est revenu sur cette élection qu’il continue de considérer comme une victoire volée.
« En 2010, j’ai gagné. Le Conseil constitutionnel m’a proclamé vainqueur. Ouattara a contesté, mais je suis sûr de l’avoir battu », a martelé l’ancien chef de l’État, dénonçant la contradiction de son rival : « À l’époque, il contestait la décision du Conseil constitutionnel ; aujourd’hui, il dit que cela ne se conteste pas. »
Pour Laurent Gbagbo, l’idée d’un “match retour” avec Alassane Ouattara lui était apparue comme une évidence.
« Quand j’ai vu qu’Ouattara se préparait à se représenter, je me suis dit : Très bien, on va remettre ça pour voir qui a vraiment gagné », confie-t-il.
Un duel manqué et des rancunes persistantes
L’ancien président explique avoir longuement hésité avant d’accepter l’idée d’une nouvelle candidature :
« On m’a proposé de me présenter. Je n’ai pas répondu tout de suite. Cela a duré plusieurs mois, peut-être un an », raconte-t-il.
Mais la perspective d’un face-à-face électoral avec Ouattara, qu’il juge décisif pour “dire la vérité de 2010”, l’avait finalement convaincu.
Ce duel n’a pourtant jamais eu lieu. Laurent Gbagbo a été écarté de la course pour condamnation dans l’affaire de la BCEAO. Une décision qu’il juge purement politique :
« La BCEAO n’a jamais déposé plainte ni affirmé avoir été braquée. C’est pour des raisons électoralistes », affirme-t-il, évoquant un « coup d’État civil » à trois jours du scrutin.
Des accusations récurrentes contre la France et Ouattara
Revenant sur le contexte des années 2000 et 2010, Gbagbo accuse « l’équipe d’Alassane » d’avoir financé la rébellion de 2002, tout en pointant la responsabilité de la France. Il évoque notamment l’ancien président Nicolas Sarkozy, qu’il accuse d’avoir orchestré son arrestation en 2011 :
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« Sarkozy voulait me vitrifier. C’est lui qui m’a fait arrêter le 11 avril 2011 », déclare-t-il.
Une page non tournée
À 80 ans, Laurent Gbagbo affirme ne plus vouloir se représenter à une élection. Mais, plus d’une décennie après la crise post-électorale de 2010, il laisse entendre que la vérité reste à dire sur ce chapitre douloureux de l’histoire politique ivoirienne.









