
La marche du front commun PDCI–PPA-CI, prévue ce samedi 11 octobre à Cocody, a été interdite par les autorités ivoiriennes, entraînant de nombreuses interpellations dans la capitale économique.
Selon le ministère de l’Intérieur, 237 personnes ont été arrêtées à Abidjan et 18 autres à Dabou, à une quarantaine de kilomètres de la ville.
Dès les premières heures de la matinée, le boulevard Latrille, principal itinéraire prévu pour la marche, a été placé sous haute surveillance.
Au carrefour Saint-Jean, les forces de l’ordre ont filtré les passants et empêché tout regroupement.
Des témoins rapportent que plusieurs jeunes ont été interpellés, parfois de manière musclée.
« Je viens marcher pour la paix et je vois les corps habillés qui prennent les enfants partout. Celui qui vient, on le met dans le cargo. On ne peut pas marcher », témoigne une militante sous le choc.
Un autre groupe a tenté de se remobiliser à Blockhaus, mais a été dispersé à coups de gaz lacrymogènes.
« Ce qu’on voit là, c’est de la barbarie, de la violence gratuite », déplore un habitant proche de l’opposition.
L’opposition dénonce, le pouvoir justifie
Les dirigeants du PDCI-RDA et du PPA-CI, dont les candidats ont été écartés de la présidentielle, affirment vouloir exprimer pacifiquement leur mécontentement.
« Il y a eu la volonté ferme des gens de sortir et de manifester malgré le dispositif militaire impressionnant », a déclaré Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI.« Le pouvoir roule en roue libre vers des élections qu’il pense organiser haut la main », a-t-il ajouté, appelant au dialogue politique.
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De son côté, le ministre de l’Intérieur, le général Vagondo Diomandé, a salué l’action régalienne des forces de l’ordre, assurant qu’elles ont agi dans le strict respect des règles.
Les personnes interpellées, a-t-il prévenu, seront traduites devant les juridictions compétentes.