La sous-région doit écrire son histoire, a déclaré Damtien Tchintchibidja, vice-présidente de la commission de la CEDEAO, en charge de la direction de l’alerte précoce à la CEDEAO dans une interview, jeudi 10 octobre à Abuja.
« Avec les crises traversées au sein de la sous-région, nous avons laissé d’autres acteurs écrire des narratifs en notre nom, et cela nous a porté préjudice, il est important que nous puissions monter au créneau et disséminer la vraie information, une information réelle », a soutenu Mme Tchintchibidja dans cet entretien aux journalistes à l’occasion de la visite des nouveaux moniteurs de terrain et du personnel informatique des Centres nationaux d’alerte précoce de la CEDEAO au siège de la commission à Abuja. Ces journalistes d’agence nouvellement nommés moniteurs de terrain de la CEDEAO ont participé du 8 au 10 octobre à un atelier de renforcement de capacités pour la collecte des données de qualité dans les Etats membres.
A la direction de l’alerte précoce à Abuja, « la difficulté à laquelle on fait face est la collecte des données. Il est important qu’on puisse avoir les données réelles qui nous permettraient de faire des analyses, disséminer l’information en temps réel aux preneurs de décision et à tous les autres utilisateurs », a estimé la vice-présidente, une spécialiste en économie du développement.
Pour atteindre cet objectif, Tchintchibidja a mis l’accent sur le renforcement des capacités des moniteurs et du staff des centres nationaux pour leur permettre de jouer pleinement leurs rôles dans l’architecture de paix et sécurité des Etats membres.
La seconde difficulté, après la collecte des données est relative à la réponse à enclencher devant les situations. Aux dires de la vice-présidente, « A la direction de l’alerte précoce, nous tirons la sonnette d’alerte. Il revient aux Etats membres de prendre les mesures appropriées, les dispositions nécessaires afin d’enclencher la réponse qui pourrait éviter les pertes en vies humaines ou matérielles ».
Elle a relevé la nécessité pour la direction de l’alerte précoce de mieux communiquer pour valoriser le travail qui se fait, « un travail de fourmi, de longue haleine. Nos équipes sont très fières du rendu mais il faudrait qu’il y ait une dissémination de l’information, un défi à relever ».
La direction de l’alerte précoce pilote depuis 2006, le Réseau d’alerte précoce et de réponse de la CEDEAO (ECOWARN). Ce mécanisme est une base de données en ligne conçue pour identifier les points chauds potentiels et surveiller les situations de conflit en cours dans toute la région. Ce système, géré par le personnel de la direction de l’alerte précoce de la CEDEAO à Abuja, est soutenu par les centres nationaux d’alerte précoce et les moniteurs de terrain dans chacun des quinze États membres de la CEDEAO.
avec ATOP