Le Kenya plonge dans le recueillement ce mercredi, après l’annonce du décès du chef de l’opposition Raila Odinga. En signe d’hommage national, le président William Ruto a décrété sept jours de deuil national, durant lesquels le drapeau kényan sera mis en berne sur l’ensemble du territoire.
Un géant de l’opposition s’éteint à 80 ans
Raila Odinga, figure tutélaire de la politique kenyane, est décédé à l’âge de 80 ans alors qu’il recevait des soins en Inde. Selon les premiers éléments, il se serait effondré lors d’une promenade matinale à Kochi et n’aurait pas survécu à la tentative de réanimation.
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Durant sa longue carrière, Odinga n’a jamais réussi à accéder à la présidence malgré plusieurs tentatives, mais son influence sur l’orientation démocratique du pays est incontestable. Il a notamment contribué au renforcement des institutions et a incarné l’engagement pour la justice sociale et la réforme électorale.
Hommages et réactions politiques
Dans son allocution, le président Ruto a salué un homme « parmi les plus grands fils de l’Afrique », soulignant la « contribution extraordinaire » d’Odinga à la construction nationale. Les drapeaux seront abaissés à mi-mât, y compris dans les missions diplomatiques à l’étranger.
Des milliers de Kényans se sont rassemblés spontanément devant sa résidence à Nairobi pour exprimer leur chagrin et déposer des fleurs. Le président lui-même s’est rendu sur les lieux en fin de matinée.
Au-delà des frontières, plusieurs chefs d’État africains et organisations internationales ont rendu hommage à celui qu’ils décrivent comme un défenseur infatigable de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Un vide politique dans un contexte électoral incertain
La mort de Raila Odinga survient à un moment clé pour le Kenya, à moins de deux ans de l’élection présidentielle de 2027. Sa disparition soulève des interrogations quant à l’avenir de l’opposition et à la recomposition politique du pays.
Au sein de sa formation, le Mouvement démocrate orange (ODM), de nombreuses voix appellent à l’unité pour perpétuer l’héritage du « Baba ». Certains observateurs prédisent des luttes de succession internes intenses, tandis que d’autres estiment que son héritage moral pourrait servir de ciment à une nouvelle génération de leaders.
Héritage durable
Raila Odinga laisse derrière lui l’image d’un homme de conviction, souvent en butte avec le pouvoir, mais capable de mobiliser des foules par son verbe et son engagement.
Aux yeux de beaucoup de Kényans, il incarnait l’espoir d’un pays démocratique plus juste — un héritage qui, au-delà des funérailles et des jours de deuil, pourrait orienter la trajectoire politique du Kenya pour les années à venir.
