L’AES crée une Cour pénale régionale pour juger crimes de guerre et violations des droits humains

Nouvelle avancée judiciaire pour l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont officiellement annoncé la création de la Cour pénale et des droits humains du Sahel (CPS-DH). Cette institution régionale, qui siégera à Bamako, aura pour objectif de juger les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, actes terroristes, ainsi que les violations graves des droits humains.
Cette décision marque une étape majeure dans la lutte contre l’impunité au sein de l’espace AES, alors que la région est confrontée depuis plusieurs années à une violence multiforme : insécurité, terrorisme, conflits armés et atteintes répétées aux droits des populations civiles.
Une architecture judiciaire régionale renforcée
La CPS-DH ne sera pas une simple institution symbolique. Elle sera appuyée par un centre pénitentiaire de haute sécurité, une base de données judiciaire commune aux trois pays, ainsi qu’une plateforme numérique pour faciliter l’échange d’informations entre les juridictions nationales.
L’objectif est clair : harmoniser les systèmes judiciaires du Burkina, du Mali et du Niger, et mettre en place une justice efficace, rapide et crédible, à l’échelle régionale.
Un pas vers une souveraineté judiciaire assumée
Avec cette cour, l’AES poursuit son chantier de refondation des institutions régionales. À l’heure où la coopération judiciaire avec certaines structures internationales est remise en question, la création d’une juridiction propre traduit une volonté de prendre en main la justice sahélienne, selon des critères adaptés aux réalités locales.
Dans un contexte où les appels à la justice internationale peinent à produire des résultats tangibles dans la région, l’AES entend démontrer que la justice peut être rendue en Afrique, par des Africains, pour les Africains.