Mali : l’État vend une tonne d’or pour relancer Loulo-Gounkoto et affirme sa souveraineté économique

Le gouvernement de transition malien a franchi un cap majeur dans la reconquête de sa souveraineté économique. Il a autorisé la vente exceptionnelle d’une tonne d’or pur, estimée à plus de 107 millions de dollars, afin de relancer le complexe minier Loulo-Gounkoto, pilier stratégique de l’économie nationale.
Ce site minier, actuellement sous administration judiciaire, connaît un ralentissement critique. L’initiative permettra de payer les salaires impayés, régler les dettes contractées auprès des fournisseurs locaux et relancer la production aurifère, essentielle aux recettes budgétaires du pays.
Un choix économique, mais surtout politique
Au-delà de l’aspect financier, cette opération traduit une volonté claire : reprendre le contrôle total des ressources nationales, conformément à la vision portée par l’Alliance des États du Sahel (AES). Pour Bamako, il ne s’agit plus simplement d’exploiter l’or, mais de le gérer souverainement, dans l’intérêt du peuple malien.
La mesure intervient dans un contexte tendu : un contentieux oppose actuellement l’État malien à Barrick Gold, géant canadien du secteur, qui conteste la saisie des stocks d’or destinés à cette vente. Mais pour les autorités, cet or appartient au Mali. Sa gestion ne saurait dépendre de groupes privés étrangers.
L’AES en ligne de mire : vers une souveraineté minière régionale
Cette décision malienne s’inscrit dans une dynamique plus large. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, membres fondateurs de l’AES, œuvrent ensemble à la récupération du contrôle total de leurs richesses minières. Un objectif stratégique, dans un contexte de réduction progressive des influences extérieures.
Alors que les pressions internationales se multiplient, Bamako reste droit dans ses bottes. En vendant une partie de son or, le Mali investit sur lui-même, relance ses activités vitales et envoie un message fort : les ressources du Sahel ne sont plus à brader.