Afrique

Mariage homosexuel : Alassane Ouattara ferme la porte à toute légalisation en Côte d’Ivoire

Alors que le débat sur les droits des personnes LGBT continue de susciter de vives réactions à travers le monde, le président ivoirien Alassane Ouattara a clairement affiché sa position. En visite dans le district des Savanes, le 8 juillet 2013, le chef de l’État a écarté toute possibilité de légalisation du mariage homosexuel en Côte d’Ivoire, invoquant les traditions et les lois en vigueur dans le pays.

Lors de la conférence de presse clôturant sa tournée à Korhogo, le président Ouattara a été direct : « Nous avons des lois en Côte d’Ivoire, nous avons des traditions, et donc la France fait ce qui est conforme à sa tradition. Les États-Unis aussi, et la Côte d’Ivoire a ses propres traditions », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par Soir Info et relayés par linfodrome.ci.

Cette sortie présidentielle vient mettre fin aux spéculations autour d’une éventuelle évolution du cadre juridique ivoirien en faveur des unions entre personnes de même sexe. Ces dernières semaines, une subvention de 30 millions de francs CFA accordée par l’ambassade de France à une ONG locale luttant contre les discriminations basées sur l’orientation sexuelle avait relancé les discussions dans certains cercles.

Pour plusieurs observateurs, la déclaration d’Alassane Ouattara constitue une réponse implicite à ce soutien extérieur, perçu par une frange de l’opinion comme une tentative d’influence sur les normes sociales ivoiriennes.

Une position partagée au sein du gouvernement

Dans la foulée, des membres du gouvernement se sont également exprimés dans le même sens. Gnamien Konan, alors ministre de la Fonction publique, a qualifié le mariage homosexuel d’« aberration » et d’indicateur de « la fin du monde ». Pour lui, seule l’union entre un homme et une femme garantit la continuité de l’humanité et respecte l’héritage culturel africain.

Un sujet sensible sur le continent

La position de la Côte d’Ivoire s’inscrit dans une tendance majoritaire sur le continent. À ce jour, près de 40 pays membres de l’Union africaine condamnent l’homosexualité dans leurs législations, certains allant jusqu’à imposer des peines lourdes.

En Côte d’Ivoire, bien que l’homosexualité ne soit pas expressément criminalisée, aucune disposition légale ne reconnaît les unions entre personnes de même sexe. Leur reconnaissance institutionnelle reste donc exclue du cadre juridique national.

LAISSER UN AVIS

Face aux pressions internationales et à la montée des revendications pour l’égalité des droits, le chef de l’État ivoirien semble pour l’heure déterminé à maintenir le cap fixé par les traditions nationales.

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