Après des années de reports, la CEDEAO remet officiellement l’Eco sur les rails. Objectif : une mise en circulation de la monnaie unique ouest-africaine d’ici 2027.
La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a franchi un nouveau cap dans son projet de monnaie unique. Lors de son dernier sommet, l’organisation régionale a confirmé une relance du projet Eco avec une nouvelle échéance clairement fixée : 2027. Cette annonce marque une volonté renouvelée d’intégration économique régionale, après plusieurs années de doutes et d’obstacles.
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Un projet maintes fois repoussé
Initialement prévu pour 2020, le lancement de l’Eco avait été suspendu à de nombreuses reprises. La non-conformité aux critères de convergence, la pandémie de Covid-19, mais aussi les tensions autour du franc CFA, ont tour à tour ralenti l’élan. Plusieurs États membres peinent encore à respecter les exigences macroéconomiques imposées : inflation maîtrisée, déficit budgétaire contenu, endettement sous contrôle.
Le lancement effectif de la monnaie dépendra donc largement de la capacité des pays à adopter une discipline budgétaire rigoureuse et à respecter les engagements pris dans le cadre du pacte de stabilité macroéconomique 2022-2026.
Vers une souveraineté monétaire accrue
Malgré les difficultés, la CEDEAO maintient le cap. Les dirigeants ouest-africains voient en l’Eco un instrument stratégique pour renforcer la souveraineté économique de la région. La monnaie unique permettra, selon eux, de réduire les coûts de transaction, faciliter les échanges intra-régionaux, et attirer davantage d’investissements.
À terme, l’Eco devrait accompagner la création d’un marché commun régional, fort de plus de 300 millions de consommateurs.
Des incertitudes persistantes
Toutefois, le projet n’est pas sans zones d’ombre. Le retrait de plusieurs pays membres, dont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, en raison de tensions politiques avec l’organisation, rebat les cartes. La CEDEAO, tout en affirmant sa détermination à avancer avec les pays volontaires, devra composer avec une zone monétaire potentiellement réduite, du moins à court terme.
Le compte à rebours est lancé
Avec l’horizon 2027 désormais fixé, l’Eco retrouve une trajectoire claire. Le chemin reste semé d’embûches, mais la volonté politique réaffirmée des chefs d’État donne un nouveau souffle au projet. Si les conditions sont réunies, la CEDEAO pourrait franchir un tournant historique vers une intégration monétaire sans précédent en Afrique de l’Ouest.
VANESSA DEKADJE, stagiaire
