Afrique

Niger : rétropédalage, le gouvernement lève la suspension de Canal 3 TV

Le ministère de la Communication du Niger a annoncé, dans un communiqué, la levée de la suspension de la chaîne privée Canal 3 TV et de son rédacteur en chef, Seyni Amadou, libéré de garde à vue le lundi 20 janvier au soir.

Vendredi, le ministre Sidi Mohamed Raliou avait ordonné la suspension des programmes de Canal 3 TV pour une durée d’un mois, ainsi que celle de Seyni Amadou pour trois mois, sans fournir de justification officielle. Cette décision faisait suite à la diffusion d’un sujet portant sur l’efficacité du gouvernement. Le lendemain, Seyni Amadou avait été arrêté et placé en garde à vue.

Dans un communiqué diffusé sur la chaîne publique Télé Sahel, le ministère a déclaré : « Est abrogé l’arrêt portant suspension de la télévision Canal 3 TV et de la carte du journaliste Seyni Amadou. » Cette information a été confirmée par le directeur général de Canal 3 TV, Ismaël Abdoulaye, qui a également appris la libération de M. Amadou. Dès 18 h 30, le lundi, les programmes de la chaîne ont repris, comme l’a constaté un journaliste de l’AFP.

En effet, Reporters sans frontières (RSF) s’est félicité pour cette décision, après avoir appelé dans la journée à la libération immédiate de Seyni Amadou et dénoncé ce qu’elle qualifie de « suspensions illégales » visant le journaliste et la chaîne. Le Niger, classé 80ᵉ sur 180 pays dans le rapport 2024 de RSF sur la liberté de la presse, a connu plusieurs cas récents de répression contre les médias.

En 2024, Idrissa Soumana Maiga, directeur du quotidien L’Enquêteur, avait été emprisonné pendant trois mois pour « atteinte à la défense nationale » avant d’obtenir une libération provisoire. En 2023, la journaliste Samira Sabou avait également été arrêtée et placée au secret avant d’être provisoirement libérée, inculpée notamment pour diffusion de données susceptibles de troubler l’ordre public.

LAISSER UN AVIS

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page