Afrique

Selon un rapport, le port de Cotonou figure parmi les moins performants au monde

Le classement des ports les plus performants au monde pour l’année 2023 a été publié par la Banque mondiale. Cette édition a évalué 405 ports à conteneurs à l’échelle mondiale, soit 57 de plus qu’en 2022. Un total de 182 000 escales de navires ont été recensées, générant 238,2 millions de mouvements de conteneurs selon l’indice de performance des ports à conteneurs (CPPI).

Ce classement selon un rapport rapporté par La Nouvelle Tribune, révèle malheureusement que le port autonome de Cotonou fait partie des moins performants au monde. En 2023, le port occupait la 50ème place en Afrique et la 402ème place au niveau mondial sur 405 ports évalués.

Cette position représente un recul par rapport à 2022, où le port se classait 40ème en Afrique et 330ème au niveau mondial. La contre-performance du port autonome de Cotonou peut être justifiée par la crise entre le Bénin et le Niger qui a débuté en juillet 2023 suite au coup d’État renversant Mohamed Bazoum, ainsi que par l’application intégrale des sanctions imposées par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) par Cotonou.

Cette situation a entraîné un blocage des transactions en direction du Niger, provoquant une paralysie significative des activités au port de Cotonou. Le nombre de navires accostant au port de Cotonou a chuté de 203 au premier trimestre 2023 à 159 au premier trimestre 2024, ce qui représente une réduction de 23,6 % en glissement annuel.

Récemment, le directeur général du Pac a admis que le chiffre d’affaires du port a diminué en raison de la brouille diplomatique. Bart Van Eeno a déclaré que « le chiffre d’affaires du Port autonome de Cotonou a baissé de 10 à 15 % maximum ». Il a expliqué que 90% du volume de transit vers les pays de l’hinterland concerne le Niger

En effet, l’édition 2023 du «The Container Port Performance Index (CPPI) 2023» a évalué les performances des ports en mesurant le temps d’escale des navires à quai, notamment la durée écoulée entre l’arrivée en rade et le départ du poste d’amarrage après déchargement ou chargement.

Les ports de Tanger Med (Maroc) et de Port-Saïd (Égypte) ont figuré dans le Top 100 mondial, tandis que les plateformes portuaires africaines occupent des rangs bas ou moyens dans ce nouveau classement des ports les plus performants au monde établi par la Banque mondiale.

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Les critères d’évaluation

Les critères d’évaluation ont été élaborés sur la base de plusieurs facteurs dont l’efficacité de la plateforme, la qualité du tirant d’eau, des installations de quai, des liaisons routières et ferroviaires, la compétitivité des services et des procédures des agences publiques pour le dédouanement.

« La durée moyenne d’une escale en 2023 était de 40,5 heures, ce qui représente une légère augmentation par rapport à la moyenne mondiale de 36,8 heures en 2022. Environ 11,7% (ou 3,71 heures) constituaient le temps d’inactivité consommé au poste d’amarrage immédiatement avant et après les opérations de fret. Il existe donc une opportunité d’éliminer près de 4 heures de temps de port par escale à l’échelle mondiale, simplement grâce à une meilleure planification, préparation, communication et rationalisation des processus » informe le rapport.

Pour la région Afrique, certains ports ont considérablement amélioré leur position tandis que d’autres ont régressé. Tanger Med maintient sa 4e place mondiale, mais Port-Saïd perd 5 places pour se retrouver à la 16e position, après avoir occupé la 10e place en 2022.

Le port de Djibouti chute de la 26e à la 379e position, tandis que Casablanca (Maroc) et Damiette (Égypte), qui occupaient respectivement les 159e et 173e rangs mondiaux, se retrouvent presque en bas du classement, aux 332e et 387e places. Les ports de Lagos, à la 309e place, et de Lomé, à la 318e place, conservent des positions relativement honorables et demeurent les leaders confortables de la sous-région ouest-africaine.

Parmi les derniers de la liste figurent également les ports de Cotonou à la 402ème place, de Ngqura (Afrique du Sud) à la 404ème place, et de Cape Town (Afrique du Sud) à la 405ème place. Il est légitime de s’interroger sur le succès de la réforme ayant confié le Pac à des expatriés, étant donné que les résultats à long terme semblent peu satisfaisants, voire pas du tout reluisants.

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