
Le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, a promulgué ce mercredi 8 octobre 2025 la Constitution révisée adoptée le 3 octobre dernier par le Congrès. La cérémonie officielle s’est tenue au Palais Toumaï, en présence du Premier ministre, des présidents des grandes institutions et des proches collaborateurs du chef de l’État.
Cette nouvelle loi fondamentale introduit un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable sans limite. Elle autorise également le président en exercice à diriger un parti politique, levant ainsi une incompatibilité prévue par l’ancienne Constitution.
Le texte avait été adopté à une écrasante majorité : sur 257 parlementaires, 236 ont voté pour, trois se sont abstenus et aucun contre. Les élus de l’opposition avaient quitté l’hémicycle avant le scrutin, dénonçant un « verrouillage institutionnel et électoral » et accusant la majorité d’avoir « crucifié le Tchad » en ouvrant la voie à une présidence illimitée.
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Pour ses partisans, la réforme traduit une volonté de stabilité institutionnelle et politique. Mais pour certains élus, à l’instar du député Béral Mbaikoubou, il s’agit d’« un passage en force » pensé « sur mesure pour les ambitions du Président ».
Cette promulgation ouvre ainsi un nouveau chapitre de la vie politique tchadienne, avec des débats déjà vifs sur la concentration du pouvoir et les perspectives de la future présidentielle.