Le Gabon et le Togo ont rejoint samedi 25 juin 2022 le Commonwealth, devenant ainsi les dernières nations sans lien historique avec le Royaume-Uni à entrer dans le club anglophone dirigé par la reine Elizabeth II.
Le Commonwealth, qui est composé de 54 pays dont la plupart sont d’anciennes colonies britanniques, a accepté la demande d’adhésion du Togo et du Gabon au dernier jour de son sommet au Rwanda.
« Nous avons admis le Gabon et le Togo comme nouveaux membres, et nous leur souhaitons tous la bienvenue dans la famille du Commonwealth », a déclaré le président rwandais, Paul Kagame, lors de la conférence de presse de clôture.
Le Gabon et le Togo, pays francophones d’Afrique de l’Ouest, sont les premiers nouveaux membres à rejoindre le Commonwealth depuis le Rwanda en 2009.
Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a déclaré que l’adhésion au Commonwealth et ses 2,5 milliards de consommateurs offraient de nouvelles opportunités économiques et éducatives et suscitait un « engouement » pour l’anglais parmi ses compatriotes.
« L’adhésion du Togo est motivée par le désir d’étendre son réseau diplomatique, politique et économique (…) et de se rapprocher du monde anglophone », a-t-il déclaré à l’AFP. Elle permet également à la petite nation en développement de 8,5 millions d’habitants de redéfinir les relations bilatérales avec le Royaume-Uni en dehors de l’UE après le Brexit, a-t-il ajouté.
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Les deux pays francophones ont également demandé leur adhésion au Commonwealth ces dernières années pour s’éloigner de la France, ont estimé des analystes.
Pour le politologue togolais Mohamed Madi Djabakate, cette décision sera bien accueillie car l’influence française au Togo est souvent critiquée.
« L’adhésion n’a pas été discutée avec le peuple togolais. C’est une décision unilatérale du gouvernement », qui n’est toutefois pas impopulaire auprès des Togolais, qui « progressivement voient en la politique étrangère de la France les raisons de la stagnation du pays », estime-t-il.
« Le Togo rejoint le Commonwealth qui, pour beaucoup, est mieux que le partage de la langue et de la culture française qui, au final, ne fait pas la promotion du développement », selon l’analyste.
« Nombreuses opportunités »
L’adhésion du Rwanda au Commonwealth est intervenue à un moment de grande tension entre Kigali et Paris. Kigali a noué des liens étroits avec Londres dans les années qui ont suivi son admission, qui se sont notamment illustrés cette année avec la conclusion d’un accord controversé sur les migrants.
De son côté, le président gabonais, Ali Bongo, a déclaré que son pays écrivait « l’histoire » en rejoignant le Commonwealth.
« Soixante-deux ans après son indépendance, notre pays s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre de son histoire », a déclaré Ali Bongo dans un communiqué sur Twitter. « De nombreuses opportunités s’offrent à nous sur le plan économique, diplomatique et culturel. »
Avec AFP