Economie

Zone franc : les États adoptent un plan d’action contre le blanchiment

Le texte approuvé ce 8 octobre, à Paris, par les pays membres de la zone à l’issue d’une réunion des ministres des Finances, vise à lutter contre le blanchiment et le financement du terrorisme.

Commentant les termes du document dans lequel les pays concernés se sont engagés à une meilleure « mobilisation » des recettes fiscales, Bruno Le Maire, lors d’une conférence de presse, a déclaré : « C’est un point d’étape absolument majeur qui a été franchi aujourd’hui ». Le ministre français de l’Economie et des finances s’est félicité de ce que tous les Etats soient tombés d’accord pour adopter « un plan d’action et un calendrier détaillé pour le renforcement de la lutte anti-blanchiment et de la lutte contre le financement du terrorisme ». Estimant qu’il s’agit d’une « avancée importante » pour la zone franc qui regroupe quinze pays africains, Bruno Le Maire a souligné la volonté de l’ensemble des pays d’obtenir une « meilleure mobilisation des recettes fiscales (…) pour garantir la solidité du développement économique ». « Une meilleure mobilisation des recettes fiscales, c’est plus de croissance et moins d’endettement », a-t-il assuré.

Selon un rapport de la Banque mondiale rendu public à l’occasion de la réunion des ministres des Finances dans la capitale française, la croissance en zone franc demeure encore « insuffisante » pour permettre « un véritable décollage économique ». Le document élaboré avec les trois banques centrales de la zone indique que les pays de cet espace, qui utilisent le franc CFA, ont connu en 2017 une croissance de 3,9%, contre 3,6% l’année précédente, soutenue notamment par le rebond du prix du pétrole. « Bien que cette bonne performance permette une amélioration du PIB par tête, elle demeure insuffisante pour permettre un véritable décollage économique de la zone », regrette la BDF, ajoutant : « Cette croissance est toutefois restée supérieure à celle de l’Afrique subsaharienne en général mais il reste des écarts significatifs entre les différents pays ». L’an dernier, les pays de la zone franc ont continué d’enregistrer des taux d’inflation (+0,8%) nettement plus faibles que ceux de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne (+11%). Malgré cette situation, l’arrimage à l’euro a, selon la BDF, « protégé les pays de la zone franc des chocs inflationnistes consécutifs à de fortes dépréciations du taux de change, auxquelles ont été confrontés les pays en développement les plus vulnérables ».

Le franc CFA, une monnaie de quatorze pays francophones d’Afrique de l’ouest et du centre, est lié à l’euro par un système de parité fixe. Ces États totalisant cent cinquante-cinq millions d’habitants : huit appartenant à l’Union économique et monétaire ouest-africaine et six à la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale. Ces deux institutions sont dotées chacune d’une banque centrale qui émet ses propres billets et pièces ayant la même valeur même si les billets émis en Afrique centrale ne sont pas acceptés dans les pays d’Afrique de l’ouest et inversement. Aux quatorze pays utilisant le franc CFA, s’ajoutent les Comores, dont la monnaie est le franc comorien, et la France, dont trois collectivités du Pacifique (Polynésie française, Wallis et Futuna et Nouvelle-Calédonie) utilisent le franc pacifique. Les monnaies utilisées par ces États sont toutes deux également indexées sur l’euro, à une parité fixe différente du franc CFA.

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