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Togo : ce qui pousse les enseignants volontaires à observer une grève à partir de ce lundi

Les enseignants volontaires (EV) du préscolaire, primaire et secondaire du Togo observent à partir de ce lundi 30 septembre, une semaine de grève pour exprimer leur mécontentement face aux résultats du dernier concours de recrutement dans la fonction publique.

Le mot d’ordre de grève, décidé lors d’une assemblée générale synchronisée le week-end, vise à exiger du gouvernement, une liste additive prenant en compte les vrais Enseignants Volontaires ajournés, procéder aux recensements des EV dûment reconnus sur le terrain  afin de faciliter leur prise en charge par l’Etat et enfin organiser un concours spécial de recrutement du reste des EV vu leur expérience professionnelle avérée et l’âge très avancé.

3,96% de taux de réussite

Les résultats compilés par notre rédaction concerne uniquement les  EV du Préscolaire et  primaire. Sur 6173 instituteurs ayant composé-représentatifs-, seuls 245 ont réussi  et 5928 ajournés donnant comme taux de réussite au plan national 3,96%. Par région, Kara au Nord Togo enregistre le fort taux avec 7,28% pour 62 réussis sur 851 contre 4,30% dans la maritime (44 sur 1021). Dans les plateaux, 3,11%  soit 86 sur 2764 ont réussi contre 3,52% dans la Centrale (40 sur 1135), et 3,23% dans les savanes pour 13 EV  déclarés admis sur 402. « Au niveau du Public sur toute l’étendue du territoire, il y a que 245 Enseignants volontaires qui ont été recrutés par le gouvernement. 245, or au départ, c’était  dit que le gouvernement va engager 1000 EV, ça a été bien précisé et nous nous posons la question de savoir, les plus de 700  le gouvernement les a trouvés où ?, s’interroge Sondou Florent,  secrétaire de l’Association nationale des Enseignants volontaires du Togo. Voilà un mystère qui nous a poussés à réfléchir et  à décider de rentrer en grève ou du moins de cesser le travail à partir de ce lundi  pour manifester leur mécontentent face à ces résultats ».

Parole non tenue

 Selon le bureau de l’Association nationale des Enseignants volontaires du Togo ( ANEVOTO), le gouvernement n’a pas tenu sa parole de recruter lors de ce concours destinés « prioritairement » aux enseignants volontaires dans les écoles publiques. «Lors de la signature  du protocole d’accord entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation en 2018, il a été dit que chaque année et, ce pendant, cinq ans, un concours  sera  organisé pour recruter 1000 EV  au préscolaire et primaire, 1000 EV   au secondaire. Voilà la promesse qui a été faite. C’est à la suite de cela que nous avons passé il y a bientôt un an, ce concours, a expliqué un responsable  syndicale. Au début du lancement du concours, le gouvernement avait ouvert le processus à tout le monde d’y participer mais par après, vue l’affluence autour, il a été décidé  uniquement que seuls les candidats titulaires  de diplôme professionnel peuvent y candidater ».  « … A l’époque, nous étions très fiers, disant que cette fois-ci, c’est notre moment, c’est notre tour qui est arrivé, malheureusement, nous ne savons que par quelle magie, certains  déclarés admis et qui travaillent dans les écoles privées, se sont procurés des attestations chez les inspecteurs pour concours et rafler les places au détriment des volontaires, a souligné M.Sondou contacté par 24heureinfo.com.

A Lire Togo : les enseignants volontaires réclament les résultats du recrutement de novembre 2018

Pas de prise de langue

L’action de la grève est une réponse à chaud arrêtée par l’Association des EV pour dénoncer et exprimer leur ressentiment suite aux résultats proclamés le 19 septembre dernier par le gouvernement.  « J’avoue qu’après la proclamation des résultats, nous étions vraiment troublés, affolés et nous n’avons pas eu l’occasion de discuter avec les syndicats pour examiner la suite à donner  à notre  mouvement », a confié le bureau exécutif. « En attendant, nous leur avons envoyé le mot d’ordre de grève et nous pensons qu’ils nous soutiendront dans les jours à venir », espère M. Sondou. « Aucune démarche de rencontre avec les ministres en charge du secteur n’a pas été entreprise », a souligné l’Association.

Se libérer définitivement de la servitude

« La cessation de travail est reconductible si aucune solution idoine n’est trouvée », a indiqué à 24heureinfo le bureau de l’Association nationale  des Enseignants volontaires du Togo, qui reste pour l’occasion « disponible » à toutes discussions avec les autorités du secteur. Pour l’ANEVOTO, la grève  qui démarre ce lundi permettra  de se « libérer définitivement de la servitude » et de « l’esclavage » dans lesquels ils végètent depuis de nombreuses années.

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