Bien que les étudiants inscrits à l’Université de Kara (UK, située à 420 km au nord de Lomé) ne soient pas tenus de se procurer une uniforme –à l’exception de ceux en parcours professionnel-, leur tenue vestimentaire se doit de correspondre aux standards lorsqu’ils assistent à des cours. Depuis lundi 18 janvier 2021, la présidence de l’UK a officialisé un code vestimentaire qui s’impose désormais à tous.
Si la décision de l’Université de Kara visant à sensibiliser l’apprenant à l’importance d’une mise jugée correcte ou acceptable peut bêtement « faire sourire » un quidam, l’échec à un entretien pour stage professionnel ou le renvoi humiliant par un chef de service pour cause de tenue estimée inacceptable, est lui, très loin de faire sourire ce ou cette pauvre diplômé.e qui tente sa chance pour un stage d’immersion professionnelle.
L’université de Kara ne polémique généralement pas sur des écrits à la « qui a la chienlit se met à l’aise », mais ici il s’agit d’éducation avant tout et de formation de l’élite nationale après tout ! Et comme le dit si bien cet adage germanique : « Die Übungmacht den Meister ». La décence est l’une des règles essentielles de la vie sociale et publique. Cela ne peut faire l’objet d’une négociation.
À l’UK, deux impératifs se sont opportunément conjugués pour conduire à cette décision de sensibilisation qui, effectivement, peut surprendre un observateur demeuré à mille lieux de l’évolution des missions d’une université au sein de l’Espace CAMES, englué dans sa vision sous un angle coupablement obtus de ce qu’est une université.
1-œuvrer à l’amélioration de l’image de l’étudiant de l’UK dans la société sur demande des étudiants lors d’une enquête de management par qualité en 2018.
L’action pour sensibiliser les étudiants à la nécessité d’une mise acceptable vient des étudiants eux-mêmes. L’université accompagne pour prolonger l’éducation familiale dans le cadre de son Programme Campus citoyen dont un des objectifs est d’aider l’étudiant à développer les soft skills, notamment pour préparer un entretien. Les étudiants eux-mêmes ne se tolèrent pas lorsque leurs camarades arrivent en retard, en plein cours… Bien évidemment, ils leur crient dessus ou font de grands bruits pour attirer quelques fois l’attention de l’enseignant. Plusieurs enseignants en ont marre de perdre des minutes de leurs cours pour régler ces problèmes…
2-obligation pour l’université de désormais accompagner le processus d’insertion professionnelle des diplômés.
L’université ne sert plus qu’à fabriquer des diplômés ! Elle se préoccupe désormais de les préparer à leur insertion professionnelle. C’est dans cette logique que s’est lancée l’Université de Kara depuis un certain temps. L’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE) tout comme l’Agence Nationale du Volontariat au Togo (ANVT) ont déjà compris cette évolution de la mission des universités et y jouent leur partition. Les initiatives sont diverses et variées, y compris des actions de sensibilisation sur la préparation d’un entretien pour embauche ou de stage.
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Des étudiants sont virés par des directeurs de sociétés ou des responsables de services pour cause de tenue jugée non correcte. Ils perdent bêtement des opportunités de stage d’insertion professionnelle. Pour certains la mise est tellement négligée qu’elle dévalorise l’image de l’étudiant dans la société. L’UK essaie tout simplement de sensibiliser sur cette question et sûr qu’on va en racheter plus d’un ou d’une pour son bien. Évidemment chacun est libre d’avoir son avis mais l’université se doit de sensibiliser sur l’importance d’une tenue qui ne desserve pas l’étudiant. En ville, ils ont tout loisir de s’exhiber comme bon leur semble, mais sur le campus, on marque une pause.
« Il y a plus urgent à faire » diraient certains. Et, justement l’insertion professionnelle, le devenir de l’étudiant fait partie des urgences et le code vestimentaire est un moyen d’y parvenir.
@Direction Communication de l’Université de Kara
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