Le Togo franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de transformation agricole. Le 11 juin 2025, le Groupe de la Banque mondiale a approuvé un financement de 300 millions de dollars (environ 171 milliards de FCFA) destiné à soutenir l’ambition togolaise de devenir un hub régional de l’agroalimentaire et de la nutrition animale.
Ce financement est structuré dans le cadre du Programme de modernisation de l’agriculture au Togo (ProMAT), une initiative gouvernementale phare étalée sur dix ans. Il s’inscrit dans un partenariat élargi incluant la Société financière internationale (SFI) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA).
Une approche axée sur les résultats
La première phase du ProMAT, à laquelle ce financement est alloué, met l’accent sur l’amélioration de la productivité agricole, la gestion durable des terres sur 50 000 hectares, et la mise en œuvre de systèmes d’irrigation sur 7 200 hectares. Le programme entend également favoriser l’adoption de technologies agricoles résilientes au climat.
Plus de 340 000 agriculteurs sont directement concernés, dont 114 000 femmes et 102 000 jeunes. L’objectif affiché est de créer 72 500 emplois durables et de faciliter l’insertion des petits exploitants dans les chaînes de valeur agricoles.
Soutien institutionnel et territorial
Au-delà des volets productifs, le programme vise à dynamiser les Zones d’Aménagement Agricole Planifiées (ZAAP), tout en consolidant le rôle de l’Agence de transformation agricole (ATA), bras technique chargé de la mise en œuvre de la politique agricole nationale.
Pour Fily Sissoko, représentant résident de la Banque mondiale au Togo, ce soutien répond à une forte demande des acteurs du secteur : « Lors du Forum des producteurs agricoles du Togo (FoPAT), les agriculteurs ont exprimé avec force leur souhait de voir le Groupe de la Banque mondiale accompagner la transformation du secteur agricole », a-t-il rappelé.
Une vision portée au plus haut niveau
Le ProMAT s’inscrit dans la Feuille de route gouvernementale Togo 2025, qui consacre l’agriculture comme levier majeur de croissance inclusive et durable. Pour Sandra Ablamba Johnson, ministre et gouverneure pays auprès de la Banque mondiale, ce partenariat traduit une vision ambitieuse : « L’objectif est de positionner le Togo comme un hub régional dans l’agroalimentaire et la nutrition animale ».
