Finances

UMOA : Croissance au rendez-vous, mais désaccords persistants sur les priorités régionales

 Réunis vendredi 11 juillet 2025, dans la capitale togolaise pour leur deuxième session ordinaire de l’année, les ministres des finances de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) n’ont pas réussi à dégager un consensus clair sur les principaux défis économiques et sociaux à venir, malgré une conjoncture régionale jugée favorable.

La réunion s’est tenue dans les locaux de l’Agence principale de la BCEAO à Lomé, sous la présidence du ministre ivoirien Adama Coulibaly, dans un contexte marqué par une croissance soutenue au premier trimestre 2025 (7,1 %) et une inflation en recul (2,3 % contre 2,9 % fin 2024). Les perspectives pour l’année en cours restent optimistes, avec un taux de croissance attendu à 6,4 %, soutenu par les secteurs manufacturier et extractif.

« L’activité économique est restée dynamique dans la zone », a souligné le président du Conseil des ministres dans son allocution d’ouverture. Il a également salué les efforts déployés par les institutions régionales, notamment la BCEAO, la BOAD et la Commission de l’UMOA.

Des divergences de fond

Mais derrière ces indicateurs positifs, les discussions entre ministres ont été marquées par des divergences sur les priorités régionales, notamment autour de la stratégie de développement du secteur privé et de la promotion du dialogue public-privé pour la période 2025-2030. Selon plusieurs sources proches du dossier, certains pays ont exprimé des réserves sur la capacité réelle de mise en œuvre de ces stratégies, en l’absence d’une feuille de route commune ou de moyens adaptés.

De même, les discussions sur les recommandations de politique économique pour 2026 n’ont pas permis d’aboutir à une position unanime, plusieurs délégations estimant que les défis spécifiques à leurs États – notamment en matière de sécurité, de financement ou de gouvernance – n’étaient pas suffisamment pris en compte dans l’approche régionale.

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Un agenda chargé, mais peu de décisions structurantes

Au total, la session a porté sur une douzaine de points, allant de l’examen des finances publiques à la tarification sur les marchés financiers, en passant par la composition de certains organes de gouvernance de l’Union. Les ministres ont également approuvé l’organisation d’une enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages dans les huit pays membres.

LAISSER UN AVIS

En revanche, aucun signal fort n’a été donné sur la question du renforcement de la solidarité régionale, alors que plusieurs États traversent des crises sécuritaires ou institutionnelles. L’absence de débat sur les implications du retrait du Niger, du Mali et du Burkina Faso de la CEDEAO a également été remarquée.

Un appel à renforcer l’intégration

Malgré ces désaccords, le président du Conseil a appelé à poursuivre les efforts en faveur de l’intégration économique et monétaire, insistant sur le rôle de l’Union comme levier de résilience face aux chocs extérieurs.

« Je sais pouvoir compter sur votre disponibilité pour un examen minutieux des points qui nous sont soumis », a-t-il conclu, tout en saluant l’accueil réservé par les autorités togolaises à l’ensemble des délégations.

La prochaine session du Conseil est attendue avant la fin de l’année, dans un contexte où la cohésion régionale demeure un enjeu central, au-delà des performances économiques.

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