Justice

Foncier au Togo : suspension de toute décision d’expulsion forcée massive

De la parole aux actes, le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et de la cour suprême, Abdoulaye Yaya donne le tempo. Samedi 23 octobre, il a annoncé la suspension de  toute expulsion forcée massive, toute démolition d’immeuble et tout déguerpissement massif de populations ordonnés par des décisions de justice.

C’est une annonce inédite mais de portée sociale. Car elle permet à plusieurs familles de retrouver temporairement de la quiétude en attendant de poursuivre la bataille judiciaire qui leur permettra de rentrer ou non dans leur droit.

Pour prendre sa décision, le magistrat  hors classe, Abdoulaye Yaya  s’est fondé  sur la loi n° 2018-005 du 14 juin 2018 portant code foncier et domanial, l’exécution des décisions de justice, des  arrêts de la Cour suprême, de la Chambre d’annulation, des Cours d’appel, jugements devant les tribunaux, en matière foncière devenus définitifs et ordonnant l’expulsion forcée ou démolition d’une ou plusieurs habitations est désormais soumise à des prescriptions strictes (…).

Et c’est sur la base des dérives dans l’exécution par certains acteurs de justice, entre autres, les huissiers de justice, sur décision des juges, assistés de la force publique ou par des individus peu recommandables appelés communément des « gros bras » et qui créent des désarrois au sein des populations que  le président du CSM  appelle au respect scrupuleux des dispositions pertinentes de la loi ci-dessus évoquée, notamment par les articles 695 à 701.

En conséquence, « au compter de cette annonce, toute expulsion forcée massive, toute démolition d’immeuble quelle que soit leur envergure et tout déguerpissement massif de populations ordonnés par des décisions de justice sont suspendus jusqu’à nouvel ordre et ce, dans les ressorts des deux cours d’appel du Togo, en termes clairs, sur toute l’étendue du territoire couverte par nos juridictions. J’engage à cet effet les départements ministériels en charge des auxiliaires de justice, les officiers de police, les gendarmes judiciaires et autres agents à suspendre jusqu’à nouvel ordre toujours, toute assistance requise afférente aux suspensions ci-dessus visées », a annoncé le Président de la Cour suprême.

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Avant de prévenir  que « tout individu ou groupe d’individus surpris en train d’entraver ou constituant entrave aux suspensions ci-dessus seront poursuivis pour vandalisme, destruction volontaire et autres. Les responsables des structures étatiques impliquées dans la gestion du foncier sont appelés, chacun en ce qui le concerne, à œuvrer pour la cohésion et le vivre-ensemble des populations togolaises »

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