Togo : Depuis sa cellule, le secrétaire général de la SEET, Abel Yawo Atitso, dénonce une détention arbitraire

Le secrétaire général de la Synergie des Élèves et Étudiants du Togo (SEET), Abel Yawo Atitso, a adressé le 3 décembre 2025 une lettre publique depuis la prison civile de Lomé, où il est détenu depuis près de trois mois. L’étudiant affirme avoir été arrêté pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression et dénonce des conditions de détention « dramatiques ».
Une arrestation jugée incomprise
Arrêté le 3 septembre 2025 sur son lieu de stage, Abel Atitso a été placé en garde à vue au Service Central de Recherches et d’Investigation Criminelle (SCRIC), puis déféré à la prison le 8 septembre. Selon ses déclarations, les autorités justifient son arrestation par son appartenance à un groupe WhatsApp dans lequel deux personnes ont été interpellées lors d’une sortie nocturne à Lomé — une rencontre à laquelle il affirme ne pas avoir participé.
Pour lui, cette accusation n’est qu’« un alibi ». « Qui veut noyer son chien l’accuse de rage », écrit-il, estimant que sa véritable faute réside dans son interview à TV5 Monde, dans laquelle il avait exprimé ses critiques sur la gestion du système éducatif au Togo.
Un engagement revendiqué pour les réformes éducatives
Dans sa lettre, Atitso retrace son parcours d’engagement étudiant. Étudiant puis responsable de la SEET, il dit avoir été confronté à « de graves insuffisances » dans le système éducatif — manque de matériel pédagogique, coûts élevés des services, difficultés liées aux cours en ligne, problèmes d’évaluation, restauration, transport, bourses non adaptées à la cherté de la vie, etc.
Sous son mandat, la SEET aurait multiplié les interpellations auprès de l’administration universitaire et des autorités, souvent « restées lettre morte ». Il affirme également avoir reçu plusieurs menaces en raison de ses prises de position.
Conditions de détention dénoncées
Le secrétaire général de la SEET décrit une détention « faite pour [lui] faire vivre l’enfer promis », évoquant des conditions difficiles sans entrer dans les détails. Il estime être visé pour ses opinions et pour avoir revendiqué publiquement les préoccupations des élèves et étudiants.
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Appel à la jeunesse togolaise
Dans son message, Abel Atitso exhorte les élèves et étudiants à ne pas rester silencieux face à ce qu’il qualifie d’« injustice » et de « détention arbitraire ».
« Aujourd’hui, c’est moi qui subis. À qui le tour demain ? Face à l’injustice, le silence n’est que complicité », écrit-il.
Il appelle les dirigeants togolais à « prendre des mesures justes pour apaiser le pays et créer un climat de confiance ».








