Politique

Déclaration du Père Séverin GAKPE sur la situation socio-politique au Togo : Un cri du cœur pour le peuple affamé

Le 13 juillet 2025, le Père Séverin GAKPE, prêtre et chancelier de l’archidiocèse de Lomé, a soufflé ses 70 bougies dans une déclaration poignante, en guise de coup de gueule contre l’état de la nation togolaise. Sa prise de parole ne s’inscrit pas seulement dans un contexte de commémoration personnelle, mais dans un contexte de révolte et de douleur face à un Togo qui souffre, une population qui souffre.

 Le Togo appartient à tous !

Dans cette déclaration, le prêtre met un accent particulier sur un point fondamental : « Le Togo appartient à tous les Togolais, pas seulement aux gouvernants, et pas seulement à l’opposition. » Ce rappel s’inscrit dans un constat amer : le Togo est devenu le ballon de foot que se renvoient les acteurs politiques au détriment du peuple. Selon lui, les intérêts égoïstes de ceux qui nous gouvernent et ceux qui s’opposent à eux ont trop longtemps pris le dessus. Le peuple, lui, souffre. “Le Togo doit cesser d’être une balle que l’on se renvoie sans cesse”, martèle-t-il, appelant à une prise de conscience collective.

 Interpellation des gouvernants : Une population affamée

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Le Père GAKPE ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’adresse aux autorités en place : “Chers gouvernants, est-ce que vous savez que votre peuple a faim de pain et de paix ?” Cette question dénonce une réalité qui frappe de plein fouet les Togolais : un peuple privé de ses besoins fondamentaux, pendant que les dirigeants semblent indifférents à leur souffrance.

Le prêtre rappelle l’absurdité d’un système où les jeunes diplômés, après avoir passé des années à l’école, finissent par devenir des conducteurs de moto-taxis, sans espoir d’avenir. Les inégalités se creusent, et les frustrations montent, et tout cela semble être ignoré par ceux qui détiennent le pouvoir.

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L’opposition : Le temps du changement

Si les gouvernants sont interpellés, l’opposition n’est pas en reste. Le Père GAKPE leur adresse un message sans équivoque : “Quel est le projet de gouvernement que vous proposez ?” Car, selon lui, l’opposition se contente trop souvent de critiquer le pouvoir en place sans proposer de solutions concrètes. “Dire que cette famille est au pouvoir depuis trop longtemps, c’est insuffisant. C’est cela, votre projet ?” s’interroge-t-il, appelant à une opposition responsable, capable de se projeter au-delà des critiques pour offrir au peuple une véritable alternative.

Les lois et leur respect : Le viol de la nation

Il est choquant pour le Père GAKPE de voir des lois bafouées avec une telle impunité, que ce soit par les gouvernants, les opposants ou même par des responsables judiciaires. L’injustice semble être le principe directeur du pays : “Les jeunes violent la loi, les gouvernants violent la loi, et tout le monde sait que le viol laisse des empreintes psychologiques indélébiles”. Dans cette analogie puissante, le prêtre appelle à une prise de conscience collective sur l’état de délabrement moral et social que subit la nation.

 Le courage politique : L’âme de la nation

Le Père GAKPE souligne l’importance du courage politique. Il rappelle qu’il n’est pas seulement question de critiquer, mais aussi d’agir en conscience. S’adressant directement au Président, il lui conseille de ne pas se laisser aveugler par ses conseillers, “Ne les écoutez pas toujours, faites votre propre discernement, ils ont leurs ventres à protéger.” Le message est clair : la politique doit être faite avec le cœur, non avec des calculs mesquins.

 Le cri du cœur : Un appel à l’unité nationale

Son appel à la fin de la déclaration est un cri du cœur pour que la paix et la justice soient rétablies dans le pays. Il insiste : “Le Togo appartient à tous les Togolais. Nous avons faim de pain, nous avons faim de paix.” Ce n’est pas une simple revendication, mais un appel à une prise de conscience collective. “Donnez-nous pain et paix”, demande-t-il solennellement. Le peuple togolais mérite de vivre dignement, dans la paix et l’harmonie.

Le rôle des évêques : L’appel spirituel

Le Père GAKPE termine son discours en rappelant la voix des évêques du Togo, qui ont tiré maintes fois la sonnette d’alarme sans être écoutés. “Nous sommes des dépotoirs sur lesquels le peuple jette ses souffrances.” Les prêtres, comme les évêques, sont en contact avec la souffrance du peuple et connaissent les blessures invisibles qui affectent la société. Mais malgré cet appel spirituel, la classe politique semble indifférente aux avertissements.

Conclusion : La faim et la paix, une exigence

La déclaration se termine par une dernière réflexion sur l’urgence de la situation : “Nous avons faim, nous avons faim de pain, nous avons faim de paix.” Un message simple mais fort, qui résume le cœur du problème togolais. Si la paix est un don précieux, elle ne viendra pas d’elle-même, elle exige une prise de conscience collective, une volonté de gouverner pour le peuple et non pour des intérêts personnels. Le Père GAKPE appelle chacun à se redresser, à mettre de côté les intérêts personnels, et à œuvrer pour un Togo de paix et de justice.

Dans cet appel poignant, le Père Séverin GAKPE fait plus que dénoncer : il lance un cri d’espoir et d’urgence pour que la nation togolaise se redresse et se reconstruise. À 70 ans, il n’a plus peur de la mort, il se prépare à elle, mais avant tout, il veut voir le Togo respirer à nouveau.

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