Jean-Pierre Fabre ne porte plus l’ancien archevêque de Lomé, Monseigneur Kpodzro dans son cœur. S’adressant samedi 15 août à un groupe de conducteurs de moto, lassés par son silence depuis la présidentielle du 22 février, le chef de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) dénonce « les déclarations mensongères » proférées à son encontre et à l’endroit de son parti. Mais il se déclare toujours débout.
« Il y en a qui s’amusent avec tout, ils ne respectent pas les Togolais. Mais nous, nous continuons la lutte. Et vous ne nous verrez nulle part si ce n’est dans cette lutte. L’expérience que nous avons, ce ne sont pas ces petits qui peuvent nous faire du mal », se glose-t-il. Mais pour lui, le malheur de la situation actuelle a un nom : le vieux Monseigneur Kpodzro. « Malheureusement, ils ont mis un vieux devant, il dit des choses qui ne tiennent pas. C’est un malheur pour nous », dit-il. Crédité de moins de 5% lors de la présidentielle du 22 février, Fabre a dénoncé les fraudes mais s’est mué en silence.
« Nous ne nous plaignons pas des résultats de l’élection présidentielle, nous en avons tiré des leçons, a récemment assuré Patrick Lawson, N2 du parti chez nos confrères de Jeune Afrique. Nous devons définitivement comprendre qu’au Togo, seul le peuple compte. L’alternance au pouvoir ne s’accomplira pas parce que tel ou tel candidat est détesté par l’armée ou soutenu par la communauté internationale. Les pères de l’indépendance n’ont compté que sur leurs propres forces. Et ils ont réussi. »
Le 27 avril, Jean-Pierre Fabre avait exhorté ses troupes à « refuser le découragement », estimant que la présidentielle du 22 février était « identique aux autres, avec son lot d’achats de conscience, de violences de toutes sortes, de bourrages d’urnes et de falsifications de procès-verbaux ».
