
Comme annoncé dans nos précédentes publications, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a refusé à son président, Jean-Pierre Fabre de siéger dans la nouvelle assemblée. Vendredi 31 mai 2024 à Lomé, l’élu a avancé plusieurs raisons qui justifient cette décision radicale.
« A veille des dernières élections et en pleine campagne électorale, le parti au pouvoir brandit une nouvelle constitution, sortie de nulle part, en toute violation de la Constitution en vigueur, celle du 14 octobre 1992, en violation de toutes les lois de la République. A la lecture de la nouvelle constitution, il apparait clairement que tout cet imbroglio, prétendument pour faire passer notre pays le Togo, d’un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire, présenté comme plus conforme à nos réalités et plus moderne, n’a en réalité qu’un seul objectif: consacrer le maintien d’un homme à la tête du pays, de l’Etat et de toutes ses institutions, sans passer par l’onction directe du peuple souverain », relève le parti dans un mémorandum.
Jean-Pierre Fabre et ses collaborateurs disent n’avoir pas vocation à valider « l’immoralité et l’indécence politiques » ainsi que « la culture de l’illégalité » tranquille qui gouvernent le Togo depuis plus d’un demi-siècle.
« Il est venu, maintenant plus que jamais, le moment de dire non et de réévaluer sans la moindre complaisance, la position à tenir, les actions à mener, dans l’intérêt bien compris des populations togolaises engagées et mobilisées. Dine non, lorsque des choses anormales se produisent du fait de ceux dont la mission premières et de veiller à assurer la cohésion sociale, en donnant l’exemple du respect scrupuleux de le Loi, notamment la Constitution en tant que contrat social qui unit les populations », informent les dignitaires du parti.
« Sans aucun regret et avec tous les remerciements pour tous les appels demandant au parti de prendre la place qui est la sienne et quelle place dans la nouvelle Assemblée, l’ANC n’y siègera pas », martèlent les dignitaires de l’ANC.
Le parti rappelle que dès les lendemains du scrutin, il a exprimé son rejet total du processus électoral ainsi que des résultats qui ne reflétaient aucunement la réalité des votes.
« Nous avons la ferme conviction que les candidats proclamés élus ont été tout simplement et arbitrairement désignés, en marge d’un décompte effectif et sincère des voix. Dans ces conditions, nous pensons que la règle de la représentation nationale n’a pas été respectée. On est élu, lorsqu’on peut se prévaloir des voix d’une fraction de la population qui vous a donné mandat de représentation. La désignation ne peut pas conférer ce mandat-là », assure-t-il.
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