
L’ex- ministre de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques du Togo entre 2013 et 2015, Kako Nubukpo reste disposer pour servir son pays même si, cela passera par la fonction présidentielle. « Je compte servir mon pays à l’endroit où je pourrais être le plus utile », a déclaré Kako Nubukpo, interrogé sur la question par le journal Français Le Monde.
Interviewé sur son dernier ouvrage paru récemment, « L’Urgence Africaine (éd. Odile Jacob), le porte flambeau du mouvement anti-FCFA-une monnaie coloniale- appelle les 54 Etats à sortir du circuit FMI-Banque mondiale pour asseoir une politique économique propre au continent. Vous plaidez pour une rupture avec le FMI et la Banque mondiale, comme l’a fait le Ghana. N’est ce pas un pari risqué ? « C’est nécessaire, car l’analyse faite par ces institutions est aberrante », assène l’ agrégé d’économie affirmant que « la recette du FMI et de la Banque mondiale est adaptée à un pays comme l’Allemagne, dont la population diminue et qui a besoin d’une monnaie forte pour préserver son patrimoine ». « Les économies africaines, elles, n’en sont pas là. Elles doivent créer maintenant de la richesse », a souligné l’actuel doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université de Lomé (FASEG).
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Le professeur Nubukpo qui se revendique afro-réaliste dénonce « les faux-semblants de l’émergence ». « Les cabinets de consultance internationaux qui élaborent ces plans – le Plan Sénégal Emergent, le Gabon Emergent, le Plan national de développement du Burkina Faso ou du Togo… – ne disent pas comment les financer. Alors les chefs d’Etat africains vont demander l’aide des Occidentaux pour le faire. Ces projets ne sont pas conçus en tenant compte des réalités de chaque pays », déplore-t-il souhaitant qu’il est temps « de comprendre que personne ne développera l’Afrique à la place des Africains ».