Municipales 2025 au Togo : Un scrutin apaisé, mais des couacs organisationnels pointés par les observateurs

Si les élections municipales du 17 juillet se sont déroulées dans un climat de calme et de sérénité, la mission d’observation du Conseil de l’Entente appelle à ne pas baisser la garde : lacunes organisationnelles, disparités de formation et procédures mal maîtrisées ont émaillé un scrutin pourtant salué pour sa transparence.
Déployée dans plusieurs localités du Grand Lomé et de la région Maritime, la mission conduite par le Professeur Katiénéffooua Adama Ouattara a inspecté 120 bureaux de vote, de Bè-Ablogamé à Badja, en passant par Sanguéra et Aného. Le constat est globalement positif : matériel électoral disponible, présence des forces de sécurité dissuasive mais non intrusive, et une participation électorale marquée par le calme.
« Le scrutin a été sincère et transparent, malgré quelques retards et imprécisions dans les procédures », affirme la mission dans son communiqué.
Formation électorale inégale, un talon d’Achille
Malgré la bonne volonté des agents électoraux, le Conseil de l’Entente pointe des écarts notables dans la formation du personnel en charge du vote. Les opérations de dépouillement, notamment, ont mis en lumière un manque de maîtrise des procédures, parfois compensé par le professionnalisme empirique des membres des bureaux.
Ce constat relance la question du renforcement des capacités des organes électoraux, à commencer par la CENI, qui devra selon les observateurs, bénéficier de moyens plus conséquents pour monter en efficacité.
Des mesures inclusives à saluer
La mission d’observation note cependant plusieurs avancées structurelles à valoriser : la mise en place d’une force de sécurité dédiée – FOSEM 2025 – composée de 12.000 éléments, ainsi qu’un Cadre Permanent de Concertation (CPC) jugé « exemplaire » pour son rôle dans l’adoption de mesures inclusives : réduction de la caution électorale, appui aux femmes candidates, prolongation du dépôt des candidatures, et subventions aux partis.
La HAAC a également été félicitée pour son dispositif d’accès équitable aux médias, permettant une réelle visibilité des listes en compétition.
Recommandations fermes
Outre l’appel à renforcer les compétences électorales sur le terrain, la mission adresse un message clair au gouvernement : mieux doter la Cour Suprême, garantir la représentativité des femmes dans les organes électoraux, et encourager les partis politiques à privilégier les voies légales de recours en cas de contentieux.
La société civile est elle aussi invitée à redoubler d’efforts en matière d’éducation civique et d’observation citoyenne.
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Un test institutionnel sous la 5e République
Ces municipales revêtaient un caractère particulier, marquant les premières élections locales sous la nouvelle Constitution de la 5e République. Elles traduisent la poursuite du processus de décentralisation entamé depuis 2019, avec des collectivités territoriales désormais pleinement investies dans la gouvernance locale.
Le Conseil de l’Entente se dit prêt à poursuivre son accompagnement des processus démocratiques dans la sous-région, tout en appelant à capitaliser sur les acquis sans ignorer les insuffisances relevées.
« Le peuple togolais a fait preuve de responsabilité. Il appartient maintenant aux institutions de consolider cette dynamique démocratique », conclut la mission.
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