Politique

Togo : au moins sept morts lors des manifestations contre la nouvelle Constitution

Au moins sept personnes ont trouvé la mort cette semaine à Lomé, lors des manifestations contre la nouvelle Constitution togolaise. L’information a été confirmée par plusieurs organisations de la société civile et de défense des droits humains, citées par l’Agence France-Presse (AFP), qui font également état de plusieurs dizaines de blessés.

Les corps des victimes ont été repêchés dans des cours d’eau de la capitale togolaise. Selon une source sécuritaire, une brigade de la gendarmerie aurait pour sa part évoqué deux morts par noyade, sans fournir de détails supplémentaires. Aucune déclaration officielle n’a été faite par le gouvernement togolais à l’heure actuelle.

Répression brutale et colère populaire

Les manifestations des 26 et 27 juin ont été organisées à l’appel de l’opposition, qui exige l’abrogation de la nouvelle Constitution promulguée en mai 2024. Ce texte controversé introduit un régime parlementaire, mais est dénoncé par les partis d’opposition comme une manœuvre pour maintenir Faure Gnassingbé au pouvoir sous une autre forme.

La répression a été particulièrement violente. À Lomé, un important dispositif policier a été déployé dans plusieurs quartiers, avec usage massif de gaz lacrymogènes et de matraques. Des témoignages font état de méthodes plus radicales, y compris des arrestations ciblées et des disparitions inquiétantes.

« Notre frère a été tué hier dans la lagune. Et c’est en cherchant son corps aujourd’hui que nous avons retrouvé deux autres corps dans l’eau », a déclaré un proche d’une victime.

Colère sociale et verrouillage numérique

Outre la réforme constitutionnelle, les manifestants dénoncent également la hausse du coût de la vie, en particulier celui de l’électricité. Dans un climat social déjà tendu, les autorités ont renforcé le contrôle numérique, bloquant l’accès à plusieurs réseaux sociaux pendant les jours de mobilisation.

Samedi 28 juin, l’opposition et la société civile ont unanimement condamné cette répression. Le gouvernement, pour sa part, garde le silence. Le ministre du Travail a seulement accusé certains groupes d’avoir voulu « semer le chaos ».

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Une transition contestée

La contestation survient un mois après que Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, a quitté la présidence de la République pour devenir président du Conseil des ministres, une fonction prévue par la nouvelle Constitution. L’opposition estime que cette réforme est un habillage constitutionnel destiné à contourner la limitation du nombre de mandats.

Parallèlement, plusieurs figures critiques du régime ont été arrêtées ces dernières semaines. L’ONG Amnesty International a dénoncé des cas de torture, des accusations fermement rejetées par les autorités togolaises.

Lire aussi-Togo : les députés ADDI et DMP boycottent la séance de clôture et dénoncent la répression des manifestations

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